Il est devenu très difficile de se fier aux déclarations des autorités locales et aux engagements des entreprises chargées de certains projets. Tel fut le cas pour les projets de réhabilitation des lieux de culte, entrant dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe (CCCA)», avec un budget estimé à 1,341 milliard de dinars, alloué aux anciennes mosquées, et 241 millions de dinars, aux zaouïas. Il est fort probable que la mosquée Hassan Bey, de la place Si El Haoues, et la grande mosquée, Djamaâ El Kebir, de la rue Larbi Ben M'hidi, ne soient pas rouvertes pour le prochain mois de Ramadhan, comme cela a été annoncé il y a six mois. D'ailleurs, ce n'était guère une surprise, et c'est ce qui a été constaté, jeudi dernier, lors de la visite inopinée du wali, Kamel Abbes, de ces deux projets. En arrivant sur les lieux, ce dernier a exprimé son insatisfaction au sujet de l'avancement des travaux de la mosquée Hassan Bey, où il a instruit les responsables de l'entreprise de renforcer le chantier afin qu'elle soit rouverte pour le mois de jeûne. «Le secrétaire général viendra samedi (aujourd'hui ndlr) vous rendre visite, s'il constate que le chantier n'a pas été renforcé en personnel, nous procédons à la résiliation du contrat», a-t-il déclaré aux représentants de l'entreprise, présents sur place. Ceci dit, il n'est pas confirmé que le chantier sera achevé dans moins de deux mois. Pour ce qui est de Djamaâ El Kebir, l'entreprise présente n'a pas pu s'engager pour livrer le projet en un mois et demi, vu que les travaux étaient à l'arrêt, faute de suivi du bureau d'études. Sur place, le premier responsable de la wilaya a décidé de résilier le contrat avec le bureau d'études et de désigner un autre dimanche prochain (demain ndlr) par la formule du gré à gré. En essayant de sauver la mise, le wali a déclaré aussi qu'une deuxième entreprise sera désignée par la même formule, dans le but de renforcer le chantier et d'accélérer les travaux. En réponse aux questions des journalistes, le wali a dit : «Je ne peux rien avancer avant la désignation d'une deuxième entreprise. A ce moment-là, je pourrai dire si elle sera ouverte pour ce Ramadhan ou non.» Une cacophonie généralisée Pour le reste des lieux de culte, Kamel Abbes a souligné qu'un nouveau tableau des prix a été établi et a été approuvé le gouvernement. Car, selon lui, les prix proposés par les bureaux d'études étaient exorbitants et ils doivent se résigner aux décisions de l'Etat. C'est tellement sidérant que les instructions des responsables locaux et celles du ministre ne soient pas respectées par les entrepreneurs qui imposent leur loi. Qu'y a-t-il exactement ? Il est nécessaire de rappeler qu'après un arrêt de 11 mois des travaux de réhabilitation des 12 mosquées et des 7 zaouïas de la ville de Constantine, les chantiers des trois grandes mosquées de l'antique Cirta ont été repris suite à la visite de travail effectué par Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, à Constantine, en décembre 2016. Le ministre avait affirmé que tous les problèmes administratifs entravant l'avancement des projets ont été réglés, particulièrement ceux concernant la mosquée Djamaâ El Kebir et la mosquée Hassan Bey. Pour sa part, Abdelwahab Zekagh, directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebc), avait affirmé aussi à El Watan que trois mosquées, en l'occurrence celle de Sidi Abdelmoumène, dans le quartier de Souika, et les deux autres sus-mentionnées, seront achevées et livrées avant le mois du Ramadhan de cette année. Notre interlocuteur, tout confiant, avait expliqué que le taux d'avancement des travaux se situe entre 70 et 80%. Pour mettre fin à toutes sortes de chamboulements, les services de la wilaya de Constantine ont installé une cellule de spécialistes au niveau de la direction de la culture, le 10 novembre dernier, pour suivre l'avancement de la réhabilitation des lieux de culte de la ville. Cette commission se compose d'architectes et d'experts de l'OPGI, des équipements publics, de la direction de la culture et de l'Ogebc. Mais il semble que les efforts déployés demeurent infructueux.