La colère est à son comble à Médéa. Des dizaines de souscripteurs hommes et femmes de toutes conditions ayant opté pour la formule du logement AADL se sont donné rendez-vous, mercredi dernier, devant le siège de la wilaya de Médéa pour un énième sit-in de protestation. Ces contestataires ne cessaient de donner de la voix en brandissant des pancartes portant des revendications motivant leur révolte en exigeant d'être reçus par le wali en personne. Des voitures de police étaient garées à proximité, puisqu'un renfort de policiers a été dépêché sur les lieux par crainte de débordements, même si le calme y régnait, mais la frustration et le ressentiment ont été très vivaces chez les manifestants. A notre arrivée, on nous a remis un communiqué portant la plateforme des revendications où l'attroupement ne cessait de grossir et de se resserrer au fur et à mesure et les critiques sans ambages s'élevaient de partout en provenance de la foule, visant les responsables de l'AADL, les traitant de «menteurs» et en les accusant également d'avoir trompé le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme sur la situation qui prévaut à Médéa en lui faisant dire sur la chaîne de l'ENTV qu'une entreprise hindoue est en train de réaliser des logements AADL. Un grotesque mensonge, s'exclament-ils, puisqu'en réalité au chef-lieu de wilaya aucun projet de construction de ce type de logements n'a démarré sur le terrain en dépit des interventions répétées du wali de Médéa, jusqu'à lui faire piquer des crises de nerfs en pleine réunion de l'exécutif de wilaya. La gestion de ce programme de ce type de logements s'avère totalement centralisée au niveau de la direction générale d'Alger. Cependant, les responsables de l'AADL se dérobent devant leurs responsabilités en promettant à chaque fois aux autorités locales le démarrage du chantier, mais en vain. Pour ne citer que le projet groupé de 1300 logements, prévu au quartier de Aïn Djarda de Médéa, qui a été annoncé en grande pompe depuis plusieurs mois et attribué sur intervention du wali de gré à gré à une entreprise turque qui réalise des logements sociaux sur le même site, n'a malheureusement pas, jusqu'à ce jour, reçu le fameux ODS afin de lancer les travaux de réalisation pour des raisons inconnues et restant inexpliquées, nous dit-on. C'est le ras-le-bol de ces pères de famille qui sont dans un profond désespoir, en particulier ces souscripteurs tendant des récépissés de versement remontant à l'année 2001, soit il y a 16 ans de cela ! Les souscripteurs présents ont promis de se retrouver chaque mercredi au même lieu jusqu'à l'obtention de leurs droits, c'est-à-dire se voir enfin attribuer leurs logements. Il est à noter que la wilaya de Médéa compte plus de 9500 demandes (souscripteurs) et on ne l'a dotée que d'un quota de 2500 logements à réaliser. Un déficit aberrant…