Le premier jour de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai ne s'est pas déroulée comme prévu à Bouira. Des candidats ont dénoncé les pratiques «bureaucratiques» de l'administration. Plusieurs personnes, travaillant au sein d'organismes publics et privés, et qui figurent sur des listes électorales, n'ont pas été autorisées par leur employeur à participer à la campagne électorale. Les demandes de congé formulées par plusieurs candidats ont été tout bonnement refusées. L'administration a même menacé ces derniers de recourir aux sanctions «en cas d'absence non justifiée et au manquement de leurs obligations professionnelles», a-t-on précisé. Le refus d'accorder des congés aux travailleurs candidats suscite des questionnements. Le président du bureau régional du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à Bouira a qualifié ces pratiques de «provocatrices empêchant ainsi nos candidats de participer à la campagne électorale pourtant garantie par les lois de la République». Il a déclaré que sept candidats figurant sur la liste RCD n'ont pas encore obtenu de congé. Le bureau régional du RCD a précisé que la direction de l'administration de la réglementation et des affaires générales (DRAG) a été saisie sur cette affaire. «La DRAG nous a indiqué qu'aucune instruction ne lui a été donnée par le ministère de tutelle pour exhorter les organismes employeurs à libérer les personnes en course pour ces élections», a déploré M. Mehrez. D'autres partis politiques ont été également privés de leurs candidats. Omar Bekour, directeur de campagne du Front algérien national (FAN), a affirmé que la direction de campagne de son parti a été obligée d'annuler le premier meeting en raison de l'absence de 10 candidats privés de congé. «Nous avons saisi les services de wilaya et la HIISE, sur ce cas mais sans suite.» Et d'ajouter : «Si ça continue de cette manière, nous allons rater notre campagne.» L'administration a, en revanche, libéré uniquement les élus pour prendre part à cette campagne électorale. L'obligation faite par l'administration aux élus de déposer un titre de congé vise surtout à empêcher ces candidats d'utiliser des moyens de l'Etat dans le cadre de la campagne électorale. Par ailleurs, des représentants de partis politiques ont dénoncé le retard accusé dans le règlement de cette affaire. Le représentant du RCD, tout comme celui du FAN ont dénoncé le mutisme et le silence de la permanence de wilaya de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), qui n'a donné «aucune suite à leur demande». Contacté, la présidente de la permanence de la HIISE n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire. Tout comme le DRAG de la wilaya qui était injoignable.