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Le RCD dénonce «une fraude prouvée par des documents officiels» Commentant des résultats des législatives de 2012 publiés par le ministère de l'intérieur
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime avoir obtenu des preuves matérielles sur la fraude électorale lors des législatives de 2012. Se référant aux résultats de ce scrutin publiés par le ministère de l'Intérieur, le président du parti, Mohcine Belabbas affirme que ces documents confirment, pour la première fois depuis l'indépendance, le trafic électoral. «Nous avons fait le tirage de ces résultats (...). Il y a des formations politiques qui, sans atteindre les 4%, sont non seulement exemptes de la collecte de signatures mais ont été gratifiées de sièges en 2012. C'est la première fois depuis l'indépendance que le ministère de l'Intérieur publie les preuves écrites de la fraude organisée par son administration», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, pour inaugurer sa campagne électorale. Selon lui, ce geste peut être interprété «comme un mea culpa» ou «un défi cynique assumant l'outrage du viol de la volonté citoyenne». Rappelant l'exigence de son parti d'instituer une instance indépendante de gestion des élections comme seule garantie de la transparence des scrutins, Mohcine Belabbas tente de défendre la participation de son parti à cette joute électorale. «Ce n'est pas parce qu'il y a fraude, qu'il faut boycotter les élections. Il faut lutter contre cette pratique», assure-t-il, appelant dans ce sens les citoyens à se mobiliser pour défendre leurs choix. «Il faut aller voter et surveiller sa voix», lance-t-il. Dans ce sens, le président du RCD assure que les candidats de son parti «iront à la rencontre du citoyen pour lui redonner de l'espoir» afin de le mobiliser sur la base «de données objectives et avec un argumentaire crédible». «On trouvera dans notre programme les mesures immédiates et à moyen terme pour atteindre ces objectifs. Elles consistent en premier lieu à ne pas articuler le développement du pays autour des lois de finances destinées avant tout à satisfaire les clientèles dans leurs différents démembrements, mais à concevoir la programmation budgétaire pour des objectifs pluriannuels débattus et adoptés par une représentation nationale crédible et légitime», précise-t-il. Dénonçant la gestion économique du pouvoir, Mohcine Belabbas dira qu'«il y a une alternative à l'austérité imposée par l'Exécutif aux citoyens». «Il n'est pas vrai que l'on ne peut pas soulager les problèmes moraux et matériels que vit une partie de la population pour restituer l'espoir et partant susciter le désir de tous à s'impliquer et combattre le pessimisme et la perte d'espoir ambiants», ajoute-t-il. «Nous n'irons pas au gouvernement» Pour cette campagne, le RCD annonce sa décision de boycotter la télévision publique (ENTV) qui, selon le président du parti, n'a pas couvert ses activités depuis 2007. «L'ENTV, désormais privatisée et vulgairement instrumentalisée au profit d'intérêts particuliers, est définitivement sortie du registre de service public. Nous avons décidé de ne pas participer au folklore qu'elle est en passe de renouveler à l'occasion de ce scrutin. Nous ne répondrons pas à ses invitations et nous lui interdirons de se présenter à nos activités», martèle-t-il. Selon lui, le RCD a adopté sa stratégie en fonction de cette situation complexe : les candidats du parti feront des campagnes de proximité en vue de rencontrer les citoyens. Interrogé sur une éventuelle entrée de son parti au gouvernement, Mohcine Belabbas répond par la négative : «Nous n'irons pas au gouvernement, même si on nous donne la moitié des postes ministériels.»