Saïd Djouder, 66 ans, 9e sur la liste du FLN à Béjaïa pour les législatives du 4 mai, n'a pas donné signe de vie depuis 13 jours. Il a disparu l'après-midi du jeudi 30 mars, après avoir déposé un courrier au niveau de la mouhafadha FLN de Béjaïa. Depuis, aucune trace de lui ni de sa voiture, une Volkswagen Polo 2002 de couleur grise. Un membre de sa famille nous a indiqué que la dernière fois que son proche a quitté le domicile familial, à Tizi N'Berber, c'était pour se rendre à la mouhafada de Béjaïa afin d'y déposer un courrier. Un déplacement dont il a informé sa famille, d'après notre interlocuteur, et que la permanence de la mouhfadha a confirmé. La famille du disparu est troublée et navigue dans le flou total. L'inquiétude et la colère ont gagné même les voisins et des proches, qui ont fermé la RN9 dimanche matin afin d'inciter les autorités à résoudre l'énigme de cette disparition. L'absence d'une piste ouvre, par ailleurs, la porte aux scénarios les plus affolants. «Sans corps et sans aucun autre élément, peut-être qu'il est séquestré quelque part ?», soupçonne notre interlocuteur. A la question de savoir si le sexagénaire avait des antécédents psychiatriques, notre interlocuteur répond par la négative. Il précise toutefois que M. Djouder souffre de diabète, d'hypertension et de problèmes cardiaques. Il ajoute qu'il est fils de chahid, militant du FLN depuis les années 1970 et responsable de la kasma de Tizi N'Berber. Il est, par ailleurs, commandant des forêts à la retraite. Avait-il des ennemis en rapport avec son ancienne fonction ou ses activités militantes ? Pour notre interlocuteur, «en tant qu'expert en forêts, il était appelé par la justice pour témoigner dans des litiges relatifs au foncier. C'est un domaine où il peut y avoir des moments de tension. En politique, des gens m'ont dit qu'il était déçu de sa 9e position sur la liste. Mais on ne peut imaginer une seconde que sa disparition soit liée à cela». Au FLN, on reste à l'écoute des services de sécurité, qui ont lancé des recherches. «Pour le moment, il n'y a rien de nouveau provenant de la police. Nous espérons qu'il revienne. Sinon, on sera obligés de faire un décalage dans la liste pour le remplacer par un suppléant», nous a indiqué M. Sadji, porte-parole du FLN à Béjaïa. Par ailleurs, il convient de signaler que le FFS a déposé une plainte contre l'administration pour avoir «changé la liste du FLN de Béjaïa», a indiqué jeudi dernier Chafaâ Bouaïche. Ce changement a-t-il un lien avec la disparition de M. Djouder ? «Non», coupe court M. Sadji. Interrogé sur un supposé lien entre la disparition et la 9e place de M. Djouder sur la liste FLN, il dira : «Il n'a jamais protesté. Il était content. C'est un vrai militant.»