Qu'est-ce qu'un espace de coworking ? Le coworking est un concept né aux Etats-Unis en 2005, et qui s'est développé à l'échelle mondiale. Aujourd'hui, on compte environ 7800 espaces du genre dans le monde. Le coworking est un espace partagé, qui peut être utilisé par n'importe quel individu cherchant un lieu de travail, d'étude, ou simplement pour se connecter avec d'autres membres, dans l'optique de former une communauté inspirée de la notion de collaboration et de réussite. The Address a ouvert ses portes en février 2016, en tant que premier espace de coworking en Algérie. Nous offrons un espace partagé ouvert d'une capacité de 30 personnes. Nous disposons de 2 salles de réunions et d'une petite salle de travail. Nous offrons l'accès à internet, l'impression, la numérisation, le soutien administratif et la communication, etc., en clair, tout ce dont un professionnel indépendant a besoin pour travailler, être productif et lancer son entreprise. Peut-on considérer ces espaces comme des incubateurs ? Contrairement à un incubateur, nous ne jouons pas un rôle actif dans l'adoption de projets spécifiques ni nous n'invitons les entrepreneurs ou proposons un plan de développement défini. Avec Coworking, en général, et à The Address, en particulier, nous adoptons une approche différente. Nous nous efforçons de fournir le bon environnement et une configuration de la communauté, qui permettent aux professionnels de lancer leurs projets et de réussir. Les membres créent un système de soutien propre, une communauté dans laquelle nous favorisons l'esprit de transfert de connaissances, afin que les membres se connectent, collaborent et créent. Depuis un an, nous avons eu 6 membres qui ont commencé à The Address et ont finalement développé leur projet pour ouvrir leurs propres bureaux et répondre à la demande. Pour nous, c'est un grand témoignage de la réussite du projet. Que peuvent-ils apporter à l'économie et au développement d'un pays ? Le Coworking résout un véritable problème pour les professionnels indépendants qui cherchent un lieu pour travailler, un espace où ils peuvent établir un réseau et rencontrer d'éventuels clients sans avoir à investir lourdement dans la location de bureaux et conclure des contrats de location onéreux à long terme. Il leur offre la flexibilité d'utiliser l'espace nécessaire à leurs besoins. The Address offre aux entrepreneurs la possibilité de franchir leur premier pas avec un minimum de risques, d'obligations financières et, plus tard, développer leurs activités à un niveau durable, qui leur permettra de se développer et de bénéficier de locaux plus spacieux et indépendants, afin d'employer à leur tour plus de personnel et contribuer au développement économique du pays. Mon bonheur était grand, au cours de la première année de notre création, de voir les six premiers membres qui ont commencé petits à The Address, se développer et devenir de grands entrepreneurs indépendants. Les politiques perçoivent les start-up comme de petites entreprises sans efficacité économique. Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée d'une start-up ? Nous devons inéluctablement diversifier l'économie, et ce, en nous appuyant sur deux priorités. D'abord, Nous devons nous affranchir de notre dépendance vis à vis du pétrole et du gaz, en nous ouvrant et nous intéressant à d'autres secteurs de l'économie. Ensuite, cesser de croire que les méga projets sont un moteur de développement économique et opter et soutenir plutôt le développement des microprojets. En Algérie, nous disposons d'une ressource humaine riche et compétente pour relever le défi économique. Il devient ainsi évident de favoriser l'émergence des petites entreprises, leur optimisation, et surtout créer un climat favorable à l'investissement et au lancement de petits projets. Si nous prenons les Etats-Unis comme exemple, les petites et moyennes entreprises contribuent à hauteur de 33% du PIB et génèrent 45% de l'emploi total. Vous remarquerez le même constat avec des chiffres similaires dans d'autres pays développés. Dans ces pays, on considère les PME comme une partie intègre de l'économie et nous devrions aussi suivre ce modèle.