L'économie a réalisé une croissance de 4%, avec un taux de 3,7% hors hydrocarbures (contre 5% en 2015), et une croissance de 5,6% du secteur des hydrocarbures (contre 0,4% en 2015) . Le niveau des réserves de change de l'Algérie demeure au-dessus des 100 milliards de dollars», a déclaré hier Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d'Algérie. Présentant devant les sénateurs le rapport sur les évolutions économique et monétaire du pays de 2015 et 2016, Mohamed Loukal s'est voulu rassurant quant au maintien pour ce premier trimestre de l'année 2017 du même état financier de l'Algérie. «Toujours au-dessus de 100 milliards de dollars actuellement, la situation financière externe du pays demeure tout de même solide et relativement confortable», estime le même responsable. Les réserves de change étaient, pour rappel, estimées à 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016, contre 121,9 en septembre de la même année, et de 144,13 milliards de dollars à la fin 2015, contre 178,94 pour la fin 2014. «La soutenabilité de la situation financière extérieure du pays est confortée par un très faible niveau d'endettement externe estimé à seulement 3,85 milliards de dollars à fin 2016, soit 2,45% du PIB», explique le gouverneur. Le taux de croissance quant à lui a atteint 4% en 2016 contre 3,8% en 2015, avec une évolution constante du PIB des hydrocarbures, affirme le gouverneur au Conseil de la nation. «A la fin 2016, l'économie algérienne a réalisé une croissance de 4%, avec une croissance hors hydrocarbures de 3,7% (contre 5% en 2015) et une croissance de 5,6% du secteur des hydrocarbures (contre 0,4% en 2015)», indique le responsable de la Banque d'Algérie. La croissance constatée dans le secteur des hydrocarbures (-0,6% en 2014 et gagnant 5,2 points en 2016) tranche ainsi avec un recul bien net, de l'ordre de 1,3 point, pour les secteurs hors hydrocarbures pour les exercices 2015 et 2016. Les secteurs hors hydrocarbures, boostant quelque peu le taux de croissance, sont l'agriculture, l'industrie, le BTPH et les services marchands. La chute des prix du baril passant de 100,2 dollars en 2014, à 53,1 dollars en 2015 et 45 dollars en 2016, ont fait passer les exportations en hydrocarbures à 27,66 milliards de dollars en 2016 contre 33,08 milliards pour l'exercice précédent avec toutefois une augmentation de 10,6% dans les volumes exportés pour 2016. La chute des prix du baril a fait en-registrer un recul dans le taux de la fiscalité pétrolière à 1805,4 milliards de dinars à la fin de l'exercice 2016 contre 2273,5 milliards en 2015. Mohamed Loukal a précisé que le Fond de régulation des recettes (FRR) «a atteint son seuil légal minimum de 740 milliards de dinars en février 2016», un seuil supprimé par la loi de finances 2017. Les dépôts bancaires du sec-teur des hydrocarbures, qui ont enregistré en 2015 un recul de -41,09%, ont connu en 2016 une légère hausse de +2,57%. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a tenu a rappelé dans son exposé que les exportations hors hydrocarbures ont atteint 1,39 milliards de dollars en 2016 contre 1,49 milliards en 2015. «La balance des paiements était donc déficitaire de 26,03 milliards de dollars en 2016, contre un déficit de 27,54 milliards en 2015 et 5,88 milliards en 2014», dit-il. Les baisses de revenus n'ont toutefois pas influencé une réduction du niveau des dépenses publiques. Ces dernières ont atteint 7303,8 milliards de dinars en 2016, contre pratiquement le même niveau en 2015 qui était de l'ordre de 7656,3 milliards de dinars. Si le taux de change se maintient pour ce premier trimestre 2017 à 116,4 DA/ euro, la situation financière n'est pas pour autant sortie de la zone de danger. Le gouverneur de la Banque d'Algérie affirme que le système bancaire a connu un bouleversement entre 2014 et 2016, en notant que «l'Etat est passé d'un état de créancier net des banques avec 1992 milliards de dinars, à débiteur net avec une dette de 2,73 milliards de dinars envers les banques». Loukal renvoie cette situation au «recours soutenu au FRR (3688 milliards de dinars entre 2014 et 2016), au rachat par le Trésor public en 2015 et 2016 des créances bancaires non performantes dues à des entreprises publiques avec un taux de 767,1 milliards de dinars, et ce, à travers l'émission d'obligations et la hausse des crédits bancaires au profit de l'Etat, avec la souscription des banques à l'emprunt obligataire pour la croissance pour le montant de 158,9 milliards de dinars». Les liquidités bancaires ont marqué un recul avec un montant de 821 milliards de dinars en 2016 contre 1833 milliards en 2015. L'exercice 2016 a, par ailleurs, connu une hausse de l'inflation qui est passée à 6,4% contre 4,8% en 2015. «Cette inflation est due à des situations dominantes dans certains marchés et non pas à une expansion de la masse monétaire ou à une hausse des prix», affirme le gouverneur.