Au 5e jour de la campagne électorale, celle-ci s'est «décoincée» à Béjaïa, après un début pour le moins timide, avec toutefois un déploiement sur le terrain variable d'une formation à une autre. Au FLN par exemple, on en est toujours au point zéro. Aucune affiche de collée ni une quelconque intervention sur le terrain, si ce n'est un discret travail de proximité, alors que la venue du secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, est annoncée dans la wilaya pour aujourd'hui, vendredi. Le responsable aurait revu son agenda de campagne pour se rendre en urgence à Béjaïa afin de résoudre le problème de la disparition, depuis 15 jours, d'un candidat de la liste locale. En effet, Saïd Djouder, responsable de la kasma de Tizi N'Berber et 9e sur la liste locale du FLN, n'a pas donné signe de vie depuis le 30 mars dernier, alors que les rumeurs et les pires scénarios à son sujet font fureur. Les services de sécurité, qui ont lancé des recherches, n'ont avancé aucune piste jusqu'à hier. Cette disparition mystérieuse immobilise le FLN à Béjaïa, qui trouve du mal à sortir faire campagne pour une liste où figure une personne portée disparue. Djamel Ould Abbès serait attendu pour résoudre cet épineux problème, et, accessoirement, animer un meeting, à partir de 10h au niveau du TRB. La disparition inquiétante de M. Djouder pose un problème technique et d'éthique. Le parti aura recours certainement à son remplacement par un suppléant, tel que le prévoit la loi, mais cela ne dissipera pas pour autant la suspicion sur sa disparition ni ne soulagera la peine de sa famille. Au FFS, alors que la campagne électorale bat son plein (affichages, travail de proximité, meetings), les premières prises de bec avec l'administration ont fait leur apparition, hier, lorsque les affiches des candidats du parti ont été arrachées à Amizour. En effet, dans une déclaration transmise à notre rédaction, la fédération de Béjaïa du FFS «dénonce énergiquement le comportement indigne du chef de daïra d'Amizour qui a procédé à l'arrachage de l'affichage des candidats aux élections législatives». Ce responsable, dénonce la fédération, se serait «chargé personnellement de l'arrachage de l'affiche du FFS et du portrait de Hocine Aït Ahmed» «sous prétexte de lutter contre l'affichage sauvage». Au PST, qui a choisi de concentrer tous ses efforts sur Béjaïa où il détient sa seule liste au niveau national, les militants sont à pied d'œuvre pour mener une large campagne. Alors que le rouge des affiches envahit déjà les tableaux d'affichage, on se prépare pour plusieurs meetings de la tête de liste, Kamel Aïssat, à Boudjellil, Amizour, Ighil Ali, Barbacha… Invisible Le RCD a lui aussi fortement investi le terrain. Les candidats en lice, à leur tête Athmane Mazouz, ont déjà écumé plusieurs communes où ils ont animé des meetings et se sont frottés aux populations locales, comme à Béjaïa-ville, Tichy, Bakaro, Tinebdar, Aït Djellil, et, aujourd'hui, à Sidi Aïch. Au FNA, toutes les astuces sont bonnes pour rabattre de l'électorat. C'est ainsi qu'un camion, contribution d'un militant, dont le capot à l'arrière-train arborait les affiches du portrait du président du parti, Moussa Touati, et surmonté par des baffles, est lâché sur les routes pour une meilleure mobilité et un maximum de déplacements. Le tête de liste, ancien du FFS, Hassane El Hafid, mène campagne, entre autres, pour la valorisation de la jeunesse, ses compétences et le potentiel économique de Béjaïa. Un meeting de Moussa Touati est, par ailleurs, prévu pour le 19 avril. Le MPA a reçu mercredi son leader, Amara Benyounes, qui a animé un meeting à Tazmalt. Hier, le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, était à Kherrata et Béjaïa, où il a organisé des meetings. La course à l'occupation de l'espace par l'affichage fait rage aussi et avec la même anarchie qui a toujours caractérisé cette opération. A l'exception du FLN, les affiches des 11 autres listes en lice à Béjaïa sont visibles partout sur les murs, les ponts, les poteaux électriques… avec toutefois une forte présence des affiches des deux listes indépendantes, celle conduite par Hamid Ferhat et celle conduite par Brahim Bennadji, ainsi que la liste du MPA, drivée par Smaïl Mira, qui s'imposent au regard partout. Toutefois, faire campagne est une chose, convaincre les citoyens d'aller glisser un bulletin dans l'urne en est une autre. La population de la wilaya, qui est connue pour son fort taux d'abstention aux élections, ne s'emballe pas, comme à l'accoutumée, pour les législatives. Les débats sont recentrés plus sur la célébration du 37e anniversaire du Printemps berbère. La préparation pour ce rendez-vous bat son plein à l'université, dans les villages et les quartiers. On annonce deux marches, celle du RCD et celle du MAK, le 20 avril, des galas, des expositions, des conférences et d'autres activités, loin du vacarme électoral.