Intervenant lors du forum de l'Ecole algérienne supérieure des affaires (ESAA), le patron du groupe Benamor a notamment insisté sur «le manque de visibilité économique» qui freine les investisseurs nationaux dans leur volonté de progresser, de se diversifier, ou tout simplement de se lancer dans l'aventure de l'entrepreneuriat. Des freins dont pâtissent aussi, selon Mohamed Laïd Benamor, les potentiels investisseurs étrangers intéressés par la création d'entreprises en Algérie. Un handicap que le chef d'entreprise n'a cessé de mettre en évidence tout au long de son intervention lors de la conférence intitulée «L'entreprise dans son écosystème économique» et auquel viennent se greffer d'autres lacunes freinant l'entrepreneuriat local et l'investissement étranger. Il s'agit notamment, selon M. Benamor, de difficultés inhérentes au foncier industriel et aux lenteurs bureaucratiques qui nuisent au climat des affaires en Algérie. Le patron du groupe agroalimentaire a toutefois nuancé ses propos relatifs au manque de célérité des pouvoirs publics à créer les conditions de visibilité économique, estimant que le gouvernement fait des efforts certains et entreprend des démarches bénéfiques — comme c'est le cas pour un système rémunérateur au profit des céréaliers unique au monde, ou encore la réduction des importations — pour favoriser la production locale. Il estimera que c'est aussi aux opérateurs de s'impliquer en assumant leur part de responsabilité, et en sortant du carcan trop rigide dans lequel ils s'enferment parfois pour prendre des initiatives et chercher des moyens de se moderniser et de s'inspirer des expériences entrepreneuriales à travers le monde et de l'expertise étrangère. A ce propos, Mohamed Laïd Benamor a indiqué que son groupe a scellé plusieurs partenariats avec des vis-à-vis français, espagnols, émiratis et autres pour aller de l'avant et prendre de nouvelles parts de marché, en misant sur la qualité et la diversité des produits. Le chef d'entreprise a cependant fait part de son souhait de voir les pouvoirs publics autoriser les opérateurs et plus particulièrement son groupe «à acheter l'expertise étrangère» indispensable, selon lui, pour améliorer certains segments de l'activité économique. Toujours dans le cadre d'une meilleure visibilité économique, le patron du groupe Benamor, qui est également président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), a rappelé l'initiative prise par la Chambre, en collaboration avec les pouvoirs publics, les autorités locales au sein des wilayas et les opérateurs en vue de réaliser «une cartographie économique nationale» pour offrir une meilleure visibilité aux investisseurs et mettre en relief le potentiel économique de chaque région du pays et ses caractéristiques, ce qui permettra aux investisseurs nationaux et étrangers d'étudier au mieux la faisabilité et la rentabilité de leurs projets. La démarche en cours de finalisation devrait permettre, selon M. Benamor, de lister tous les points forts des wilayas, regrouper l'information et identifier ainsi des pôles économiques par région. Via cette cartographie, la visibilté sera possible et bénéfique aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les investisseurs et les jeunes entrepreneurs qui pourront choisir leur spécialisation selon les potentialités de chaque région du pays, explique encore le chef d'entreprise. Il est à noter enfin que malgré l'expansion qu'il connaît, le groupe Benamor ne projette pas, selon son patron, d'entrer en Bourse, estimant que «la Bourse d'Alger est figée» et ne présente pas encore les conditions nécessaires à même d'encourager les entreprises à y adhérer Il soulignera que son groupe travaille actuellement sur un audit et axe sa stratégie en priorité sur le développement de partenariats étrangers pour acquérir de l'expertise.