Près de dix écoles primaires sur les quinze établissements que compte la commune d'Ouzellaguen, soit 75 %, sont dépourvues de directeur attitré, apprend-on auprès des instituteurs. Globalement, nous fait-on savoir, seules les écoles implantées dans le périmètre urbain du chef-lieu communal en sont dotées. A contrario, les structures éducatives situées en zone éparse et dans le milieu rural sont dirigées par des instituteurs chargés de fonction. Autrement dit, l'enseignant assure à la fois le volet pédagogique et gère l'administration scolaire. Les écoles des villages Boutagout, Chikhoune, El Djemaâ et autre Maghnoune sont concernées par ce cumul de fonctions. «Nous vivons cette situation délicate pour la troisième année consécutive. La surcharge de travail m'impose un rythme infernal, lequel se répercute négativement sur mes performances et déteint sur la qualité de l'enseignement dispensé», soutient un instituteur chargé de la direction. Selon des témoignages recoupés, ce cas de figure est devenu la règle dans toutes les écoles à population scolaire réduite, y compris celles dirigées par des directeurs patentés. Bien souvent, nous dit-on, le staff pédagogique est réduit à sa portion congrue. Le recours au jumelage des classes est alors légion: «depuis l'année scolaire 2014/2015, je prends en charge dans la même salle de classe deux divisions pédagogiques de niveaux différents», atteste un éducateur. On signale aussi que dans certaines écoles où le nombre de scolarisés est très restreint, l'instituteur fait du jumelage et assure en sus l'enseignement de la langue française.