La cour de Boumerdès accueillera, les 28 et 29 avril, un séminaire international consacré à la peine de mort. Organisée par le barreau de Boumerdès, en collaboration avec l'UIV (Union internationale des avocats), cette rencontre regroupera de nombreux professionnels du droit entre avocats et magistrats algériens, maghrébins, européens et canadiens, pour un débat réservé à une question pertinente très controversée, y compris dans les milieux les plus initiés. De nombreuses communications sont au programme de ces deux journées, réparties sur quatre thèmes : «La peine de mort dans le temps et l'espace», «La peine de mort, normes internationales et enjeux politiques nationaux», «La peine de mort, la controverse», «Quelles perspectives ? Comment vaincre la peine de mort ?» Pour les deux premiers thèmes, programmés pour la journée du vendredi 28 avril, le choix a porté sur des conférenciers de renom, en général des avocats, aussi bien algériens qu'étrangers, des modérateurs du barreau de Paris et des magistrats algériens. C'est Me Edmond Fréty, du barreau de Paris, directeur adjoint des droits de l'homme à l'Union internationale des avocats, qui présentera sa communication sur : «Histoire de la peine de mort et émergence des remises en question de cette peine». Dans le même sillage, le spécialiste des droits de l'homme de l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), Salvatore Saguès, évoquera la problématique de la condamnation à mort dans le monde sous le titre «Panorama de l'état général de la peine de mort dans le monde». Le thème qui suivra a trait à la peine de mort en Algérie pendant la Guerre de Libération, après l'indépendance et face au terrorisme, qui sera présenté par Me Miloud Brahimi, du barreau d'Alger. Me Edmond Fréty lui succédera pour faire état de l'abolition de la peine de mort en France, alors que Me Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France du FLN, durant la Guerre de Libération, ancien membre du Haut comité d'Etat et ancien ministre délégué aux Droits de l'homme s'attardera sur le long combat pour «l'abolition de la peine de mort en Algérie». Coordinatrice des droits de l'homme à l'Union internationale des avocats, Me Julie Goffin exposera deux thèmes : «Les normes internationales relatives à la peine de mort» et «Le rejet en droit international de la peine de mort pour les crimes les plus graves». Secrétaire générale adjointe de la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme) et ancienne présidente de la Coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier donnera une conférence sur les éléments sous-jacents du débat sur la question de la peine de mort, les droits de l'homme, les délits et violences politiques, la politique pénale, les erreurs judiciaires et la qualité de la justice (indépendance, impartialité et efficacité). Intitulée «La peine de mort aux Etats-Unis d'Amérique : quel paradoxe ?», la communication de Me Salvadore Saguès, spécialiste lui aussi des droits de l'homme et membre de l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), devra mettre la lumière sur l'état de cette lourde sanction et son exécution dans de nombreux Etats de ce pays, alors que bon nombre d'autres l'ont abolie depuis longtemps. Sous le thème «La peine de mort, la controverse», la matinée de la seconde journée des travaux sera consacrée aux partisans de cette sanction, comme Me Souila Boudjemâa, avocat au barreau d'Alger et ancien sénateur, mais aussi à ceux qui sont contre, comme Me Mustapha Bouchachi, qui, chacun de son côté, défendra sa position. D'autres «opinions», comme celles de victimes, d'intellectuels et d'hommes de lettres seront exprimées et expliquées par le professeur Abdennour Benantar, alors que Me Fatima M'Bay, avocate, présidente de l'Association mauritanienne des droits de l'homme, interviendra sur la thématique de l'exécution de la peine de mort et l'expérience de ceux qui en ont été témoins. Me Abdelfatah Mourou, vice-président de l'Assemblée tunisienne, parlera du «pardon» et Me Tarek Zouhir, docteur en droit et avocat du barreau de Casablanca, au Maroc, fera une conférence sur le thème de la mort acceptée, comme l'avortement thérapeutique et l'euthanasie. Me Florence Bellivier parlera des peines alternatives à la condamnation à mort, et Me Ali Haroun plaidera pour le moratoire et l'expérience algérienne. Son confrère marocain, Me Mohamed Messaoudi, membre du bureau exécutif du réseau des avocats contre la peine de mort, présentera le cas marocain. Les travaux prendront fin après un débat avec les participants.