Le retard mis pour répondre à leurs doléances a plongé ces entreprises dans des difficultés insurmontables. Non seulement on ne nous a pas payé, mais on nous a humiliés. Cela fait plus d'une année que nous réclamons les situations financières des travaux qu'on a réalisés. A croire qu'on est en train de leur (les responsables, ndrl) demander l'aumône. L'austérité nous a ruinés. Certains parmi nous ont été jusqu'à vendre leur matériel pour subvenir aux besoins de leurs familles», s'écrie le gérant de l'entreprise ETCB Zourdani, lors d'un sit-in observé hier avec une trentaine de chefs d'entreprise de gaz et d'électricité devant le siège de Sonelgaz à Boumerdès. Austérité oblige, le retard mis pour répondre à leurs doléances a plongé leurs entreprises dans des difficultés insurmontables. En plus de la compression de leurs effectifs, de nombreux entrepreneurs se disent incapables d'honorer leurs engagements vis-à-vis du fisc et de leurs fournisseurs. «Il y a des entrepreneurs qui attendent leurs dûs depuis plus de 24 mois. Avant 2013, c'est Sonelgaz qui nous payait. Maintenant, il faut que nos dossiers soient visés par le ministère de l'Energie», indique Ahmed Moudjahed, le secrétaire général de l'Association nationale des entreprises d'électricité et de gaz (Aneeg), une association qui regroupe plus de 300 entreprises à travers le pays, toutes touchées par ce problème induit par la chute des prix du pétrole. «Aujourd'hui, je suis venu par bus, car j'ai même été obligé de vendre mon véhicule. J'ai encore huit situations qui ne sont pas payées, dont cinq pour des travaux réalisés à Boumerdès et trois à Tizi Ouzou. Il y a une année, j'employais une quinzaine de personnes. Maintenant, il n'en reste plus que trois, parce que je n'ai plus de quoi les payer», a avoué Bourazeg Rachid. Un autre entrepreneur ayant obtenu des projets de gaz à Djelfa et Sétif dit disposer de cinq factures qui tardent à être honorées par l'Etat, ajoutant que ce problème l'a contraint à libérer tous ses employés.