Les citoyens de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ne savent plus à quel saint se vouer face aux commerçants qui leur imposent leur diktat pour l'achat d'un simple sachet de lait. Il n'est plus possible d'acheter le sachet de lait réglementé à 25 DA sans que le commerçant n'impose du petit lait ou du lait complet, coûtant le double. Plus les services de contrôle sont conciliants, plus les vendeurs redoublent d'astuces pour vider le porte-monnaie des simples salariés. Non contents de faire payer le lait en sachet à 27 DA, les revendeurs obligent maintenant leurs clients à accéder à leurs exigences pour écouler la marchandise invendue. «C'est à prendre ou à laisser. On me contraint d'acheter le camembert, moi aussi», nous dit, avec l'air de se plaindre, un commerçant de la périphérie de la ville. Qu'il provienne des usines de Tifra lait ou de Pâturages d'Algérie ou de la Laiterie de DBK, le lait en sachet est cédé illégalement en vente concomitante et avec quelques dinars de plus que le prix réglementaire. «Ecrivez que, nous aussi, nous sommes obligés de vendre ce qu'on nous impose à l'usine», nous dit, avec un air de défi, un distributeur. Il ne dit cependant pas qu'il cède sa marchandise à 25 DA au commerçant qui doit répercuter sa marge bénéficiaire sur le consommateur. Du coup, les citoyens se demandent s'il existe un organisme chargé de les défendre.