L'accord OPEP et non-OPEP pour la réduction de la production, décidée en décembre dernier, pourrait être reconduit. Le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Sanusi Barkindo, a exprimé jeudi son optimisme quant à une éventuelle reconduction de cet accord pour six mois encore. «Le 25 mai prochain, le comité de monitoring présentera un rapport détaillé sur le marché pétrolier depuis janvier dernier et sur l'impact de la décision de décembre», a annoncé le secrétaire général de l'OPEP en se disant optimisme et confiant quant à un consensus entre les différentes parties au sujet d'une prolongation de six mois de l'accord de réduction de la production, afin de maintenir un seuil supportable pour les prix du pétrole. S'exprimant en marge du 18e Sommet international du pétrole à Paris, Mohammed Sanusi Barkindo a souligné que «le consensus est en train de se construire progressivement. Cela prend du temps, en raison du nombre de pays (24)… Chacun de ces pays a un rôle important à jouer». Nombreux étaient les participants à ce sommet à souhaiter une reconduction de l'accord de décembre confirmé à Vienne et faisant suite à la réunion d'Alger. Le PDG de la compagnie française Total s'est lui aussi déclaré en faveur d'une prolongation de la réduction de la production. «Nous espérons, bien sûr, que l'OPEP ‘‘maintiendra'' son accord de réduction de la production durant la deuxième moitié de l'année… Je suis convaincu que les parties concernées vont prolonger leur engagement actuel, et c'est le seul choix pour que l'accord ait un réel impact sur les marchés», a déclaré Patrick Pouyanné en notant qu'un baril à 60 dollars est bénéfique pour tout le monde, producteurs et consommateurs. M. Barkindo, tout en soulignant l'importance de l'accord d'Alger, a précisé que depuis janvier 2017, le stock flottant de pétrole a diminué de plus de 40 millions de barils. Il a noté que grâce à la décision de réduction de la production, le marché du pétrole s'est rééquilibré et se trouve dans la bonne direction. Ceci en souhaitant une reprise des investissements à long terme. Le secrétaire général du Forum international de l'Energie, Xiancheng Sun, a indiqué pour sa part que «le prix du baril ne va plus dépasser les 100 dollars et ne sera plus au-dessous du seuil des 20 dollars», mais il dépendra sûrement de la reconduction ou non de l'accord OPEP et non-OPEP. Le ministre de l'Energie du Qatar, Mohamed Saleh Al Sada, a lui aussi souhaité que le processus, entré en vigueur en janvier pour une réduction de l'offre de brut de 1,8 million de barils par jour, soit plus soutenu durant le deuxième semestre 2017. «L'accord a été très réussi et il a contribué au processus de rééquilibrage. Le marché se redresse et nous espérons que le rééquilibrage sera plus soutenu lors du second semestre», a-t-il déclaré jeudi lors d'un forum à Istanbul. Son homologue saoudien avait affirmé la semaine dernière, qu'il y avait un accord de principe sur la reconduction de la réduction de l'offre de pétrole lors de la réunion de l'OPEP du 25 mai prochain à Vienne. L'Algérie et le Venezuela sont parmi les fervents défenseurs de la reconduction de l'accord du 10 décembre. Un accord qui, pour rappel, a été signé par les pays membres de l'OPEP et 11 pays non membres, dont la Russie, pour imposer un plafond de production. Cet accord a permis que les cours augmentent depuis janvier et d'évoluer au-dessus de 50 dollars.