Le programme du centenaire Mouloud Mammeri, qui s'étale sur toute l'année 2017, commence à dérouler ses événements. Après une série de manifestations culturelles et de rencontres à Tizi Ouzou, d'autres actions sont programmées dans différentes régions du pays. Aujourd'hui, l'université Yahia Farès de Médéa abritera une journée d'étude dans le cadre du Centenaire de la naissance de ce grand écrivain et penseur algérien. Organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), cette «Evocation de Mammeri» a commencé hier avec une visite au Lycée Bencheneb de Médéa, où l'auteur de La colline oubliée a fait ses premières armes comme enseignant en 1947. Après une mobilisation durant la Seconde Guerre mondiale, Mouloud Mammeri pouvait enfin se consacrer aux études et à l'enseignement. Il s'orientera par la suite vers Alger où il enseignera, à Ben Aknoun, jusqu'à ce que la guerre l'oblige de nouveau à se déplacer, cette fois au Maroc. Si l'on ajoute ses longues recherches anthropologiques dans le Sud algérien après l'indépendance, on comprendra que le parcours de Mammeri doit être abordé dans une approche nationale, voire maghrébine. Le programme de la journée d'étude organisée aujourd'hui à l'université de Médéa (en collaboration avec la direction de la culture et la direction de l'éducation) permet d'en savoir plus sur l'approche adoptée par ses organisateurs. La première séance de cette journée d'étude sera animée par les membres du comité scientifique de cette commémoration. Avec la chercheuse en littérature, Nadjet Khadda (professeur des universités et enseignante de langue et littérature françaises à la retraite) en guise de modératrice, le spécialiste du patrimoine populaire, Hamid Bourayou (professeur des universités, enseignant contractuel au Centre universitaire de Tipasa et chercheur au CNRPAH), dialoguera avec l'historienne Malha Benbrahim (ancienne chercheure au Centre de recherche en anthropologie, préhistoire et ethnographie sous la direction de Mammeri et ancienne enseignante à Alger et en France) qui est plutôt versée dans la littérature orale kabyle, ainsi que Abdelmadjid Bali, haut cadre à la retraite et collaborateur à la radio, qui se passionne, lui aussi, pour le riche patrimoine littéraire oral. Une deuxième séance est attendue dans l'après-midi à propos des contributions scientifiques de Mouloud Mammeri. En effet, s'il était de formation littéraire, Mammeri avait dû s'ouvrir à différentes sciences sociales et humaines, telles que la linguistique ou l'anthropologie, afin de mener à bien ses recherches notamment sur la langue et la culture amazighes. Des universitaires viendront aujourd'hui estimer l'apport de ce travail de pionnier pour l'approfondissement de nos connaissances sur cette composante essentielle de l'identité algérienne laquelle commence seulement à être reconnue après des décennies de lutte intellectuelle, culturelle et citoyenne. Parmi les universitaires invités à cette rencontre, figurent Yasmine Abbes-Kara (Ecole normale supérieure de Bouzaréah-Alger), Malika Kebbas (université de Blida) ainsi que l'écrivain et enseignant Cherif Ghebalou. L'université de Médéa, hôte de l'événement, sera aussi représentée par Moussa Haissam (doyen de la faculté des sciences humaines et sociales) et Nadji Chenouf (doyen de la faculté des lettres et des langues). La journée se clôturera en vers et en rimes grâce à la présence des poètes Hadjira Oubachir, Benmohamed, Hacène Benramdane et Rachid Rezagui. D'autres activités suivront prochainement pour évoquer différentes facettes de l'œuvre de Mammeri. On peut citer le colloque national sur Mammeri et le cinéma qui se tiendra à Oran les 13 et 14 mai prochain, mais aussi un colloque international en novembre dans le cadre du Salon international du livre d'Alger. Les détails du programme sont accessibles sur le site (www.mammeri100.dz) dédié à la célébration du centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri.