«Les déficits budgétaires devraient être ramenés de 10% du PIB en 2016 à moins de 1% en 2022, ce qui représente une amélioration sensible qui contribuera à renforcer la résilience.» C'est ce que prévoit le Fonds monétaire international (FMI) pour l'Algérie et l'ensemble des pays exportateurs de pétrole dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le FMI note cependant, dans son rapport publié hier, que «les efforts de réduction des déficits doivent se poursuivre, en tirant parti des progrès déjà réalisés dans la réduction des dépenses». Selon le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour, les pays de la région, tant exportateurs de pétrole qu'importateurs, sont confrontés à deux impératifs : «Assainir les finances publiques et opérer des réformes structurelles.» Les pays exportateurs de pétrole de la région doivent également «poursuivre leur diversification et réduire la place des hydrocarbures au profit d'autres secteurs, afin de rendre la croissance régulière et durable», souligne encore le FMI. Et de citer, comme exemple, non pas l'Algérie, mais plutôt les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite dont «les visions stratégiques montrent une ferme volonté de diversifier les investissements et de trouver de nouvelles sources de recettes». L'institution monétaire indique en outre que la croissance globale des pays importateurs de pétrole de la région devrait être portée de 3,7% en 2016 à 4% en 2017, grâce essentiellement aux politiques qui ont réduit les déficits budgétaires et amélioré le climat des affaires, comme au Maroc et au Pakistan. Pour les pays exportateurs de pétrole, la croissance hors pétrole devrait aussi s'accélérer et passer de 0,4% en 2016 à 2,9% en 2017, même si les baisses de production à la suite de l'accord de l'OPEP/non-OPEP vont provisoirement réduire la croissance globale. Pour le FMI, la croissance prévue dans les pays importateurs de pétrole ne sera pas suffisante pour faire reculer sensiblement le taux de chômage élevé dans la région, qui s'établit à 12% environ. Dans les pays exportateurs de pétrole de la région, les ajustements de la politique économique comme les réductions des dépenses publiques vont continuer de freiner l'activité économique. De plus, les conflits risquent de peser encore sur la région. La dette publique demeure élevée, et le ratio dette/PIB est supérieur à 90% dans certains pays importateurs de pétrole. Les coûts liés au service de la dette (qui sont particulièrement élevés en Egypte, au Liban et au Pakistan) vont vraisemblablement augmenter, au rythme de la hausse prévue des taux d'intérêt dans le monde. De plus, l'endettement élevé rebute les investisseurs et accroît les risques d'instabilité financière. Les coûts accrus du service de la dette vont exercer de nouvelles pressions sur la situation des finances publiques et réduire la marge de manœuvre pour financer les dépenses publiques porteuses de croissance, dans les infrastructures et l'éducation par exemple. Il faut poursuivre l'ajustement budgétaire qu'il faut favoriser par des efforts de renforcement des recettes fiscales en élargissant la base d'imposition et mener à bien les réformes des subventions.