Un premier navire en provenance de Zeebrugge, port belge sur la mer du Nord, a accosté ce matin au port de Mostaganem. A son bord, 2,5 t des premières semences de pomme de terre de l'année. Dès son arrivée aux premières lueurs de l'aube, le navire sera admis à quai afin de subir les contrôles phytotechniques et sanitaires. Cette première cargaison était attendue de toutes parts. Car devant franchir les nouveaux écueils administratifs érigés par le ministère de l'Agriculture, notamment le fameux calibre dont le nombre de tubercules par sac se situe dans la fourchette de 700 à 800 unités. L'attente était fébrile chez les fellahs de la région de Mostaganem, dont les terres sont précoces ; ce qui exige une plantation avant toutes les autres régions agricoles du pays. Ce qu'appréhendaient ces derniers, c'était surtout la non-conformité du produit avec les normes techniques. Selon une source autorisée, les premiers lots contrôlés sont parfaitement conformes tant sur les aspects techniques que sanitaires. L'autre appréhension est relative au prix de cession. La rareté de la semence au niveau international militerait pour une substantielle augmentation des prix. Ce à quoi la plupart des opérateurs s'étaient préparés. La dernière contrainte est celle de la variété spunta qui est fortement prisée par tous les cultivateurs de primeurs en raison de ses rendements, mais également pour la durée de son cycle cultural qui n'excède pas les 100 jours. Deux atouts majeurs qui feront que cette variété participe pour plus de 70% de la demande. Même si ce premier navire contient dans ses soutes de la spunta, il est évident que sa disponibilité est amoindrie en raison du total désintéressement des producteurs français vis-à-vis de cette variété qu'ils voudraient à tout prix faire remplacer par une de leur obtention. C'est en partie cet entêtement des producteurs de l'Hexagone qui serait à l'origine des tensions dans la filière. Cependant, chez la plupart des fellahs, c'est un véritable soulagement en attendant de prendre connaissance de la consistance des nouveaux prix de cession. Nul doute qu'il y aura beaucoup de surprises.