Après avoir développé deux médicaments génériques pour le traitement de l'hépatite, il y a deux années, le laboratoire algérien Becker, spécialisé dans la fabrication de produits génériques, a annoncé hier, en marge des travaux du Forum pharmaceutique international, l'enregistrement d'un nouveau produit d'innovation avec bioéquivalence unique au monde dans la même classe thérapeutique. En clair, après le Sofos et Sofosled dont les princeps sont Sovaldi et et Hatvoni non protégés par les brevets et inaccessibles aux Algériens vu leurs prix exorbitants, le producteur se lance dans une nouvelle découverte qui mettra fin à l'infection redoutable qu'est l'hépatite C. L'Autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce nouveau médicament, une association de deux médicaments commercialisés dans le monde de deux laboratoires américain (Daclatasvir Gilead et Daklinza de BMS) a été délivrée la semaine dernière par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a affirmé le Dr Rachid Kerrar, le directeur général des laboratoires Becker. «Ce médicament révolutionnaire Sofosdacla est indiqué pour le traitement de l'hépatite C pour les différents types de génotypes qui sont au nombre de six. Avec ce traitement (pan-génotypique), les patients n'auront plus à faire le génotypage. Ce qui induit une économie sur les bilans biologiques qui reviennent excessivement chers aux patients et à l'Etat. Ainsi, notre laboratoire permettra avec la commercialisation de ce médicament un large accès du traitement aux Algériens et à l'étranger, notamment en Afrique et ailleurs avec une baisse de prix considérable», a-t-il précisé. Et de signaler qu'il sera sur le marché algérien d'ici le début de l'année 2018. «Ce traitement vient encore renforcer l'arsenal thérapeutique qui a donné des résultats spectaculaires, notamment sur certains génotypes, tels que le génotype 1 qui est porté par 80% des patients algériens. Ces traitements assurent une totale guérison», a souligné le Pr Nabil Debzi, chef de service de gastroentérologie à l'hôpital Mustapha Bacha, en rappelant que le prix de «ces produits coûtaient 84 000 euros aux Etats-Unis. Cette innovation algérienne est le résultat de deux molécules qui sont données séparément avec des coûts très élevés. Il s'agit donc d'une combinaison dans un seul comprimé qui permettra de traiter l'hépatite C pour tous les génotypes», a-t-il expliqué avant de préciser que «cette association est prescrite par une prise d'un comprimé par jour pendant trois mois et le virus est éradiqué à 95%». A noter que l'Algérie traite 2000 patients atteints de l'hépatite C et la prise en charge coûte 5 millions de dinars par an pour chaque malade.