Le Sofosbuvir, un médicament contre l'hépatite C, sera distribué en février prochain dans les hôpitaux, a affirmé, jeudi dernier, le DG des laboratoires Beker, Rachid Kerrar. « L'année 2016 est de bon augure pour les personnes atteintes de l'hépatite C. La Pharmacie centrale des hôpitaux aura le Sofosbuvir et va le distribuer dans les hôpitaux », a-t-il précisé, jeudi dernier, au cours d'une rencontre entre les membres de l'association SOS Hépatites et des professionnels de la santé. Une information confirmée par la représentante du DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Elle a annoncé que trois structures hospitalières ont déjà fait la commande. L'un des avantages de ce traitement est la réduction de sa prise à trois mois au lieu de douze auparavant et son taux d'efficacité est de 97%. Becker est le seul laboratoire arabe et africain à détenir la licence de fabrication du Sofosbuvir. Ce nouveau médicament « révolutionnaire », selon le chef du service hépatologie du CHU Mustapha-Pacha, le Pr Nabil Debzi, élimine la plupart des génotypes du virus pour un taux de guérison de 97%. « Cela réduit sensiblement le coût du dépistage et du traitement », a-t-il affirmé. Le président de SOS Hépatites, Abdelhamid Bouallag, a rappelé que, auparavant, les malades étaient traités avec des molécules conventionnelles avec d'importants effets secondaires et un taux de guérison de 50%. Côté posologie, il s'agit de prendre un comprimé sans effet secondaire durant 12 semaines, a expliqué le Pr Debzi, signalant que la prévalence de cette maladie est supposée, en dehors d'enquêtes et de statistiques, à 1% avec le génotype prédominant 1. Il a expliqué que la tranche des hémodialysés est la plus exposée alors qu'aux Etats-Unis, le réservoir de l'hépatite est la toxicomanie. Restent les problèmes du diagnostic et du dépistage. Faut-il dépister les patients à risque ou toute la population ? Pour le Pr Debzi, il faut s'intéresser au phénomène de toxicomanie autochtone qui émerge. Il reconnaît qu'elle n'est pas répandue mais confinée dans les milieux aisés. Il recommande également de faire une étude en milieu carcéral. Pour Abdelhamid Bouallag, il s'agit de faire de chaque 12 janvier – Journée nationale de l'hépatite— une halte pour faire le dépistage par wilaya afin d'éradiquer cette maladie. Le Dr Abdelghani Belhabla, membre du bureau national de la Société algérienne de médecine générale (SAMG), propose, quant à lui, d'accompagner l'association SOS Hépatites dans la stratégie globale de prise en charge pour aller directement vers le dépistage et la prévention primaire. Le Sofusbuvir est un médicament de la firme américaine Gilead Sciences. En France, une boîte de 28 comprimés coûte 13.667 euros et la cure de 12 semaines revient 41.000 euros.