C'est cette œuvre citoyenne d'expression plastique qui reluit au fronton de la façade de la placette du «Deuxième», dans l'enceinte de l'historique quartier de l'ex-rue Marengo, présentement Arbadji Abderrahmane, à l'entrée principale de La Casbah. L'initiative a été réalisée avec amour et passion par Mustapha Landri, un enfant du terroir dont l'inspiration profonde est l'attachement à la légende culturelle et historique de la médina, perpétuellement contée par ses aînés, et qu'il a ainsi voulu pérenniser à travers une action participative citoyenne. Cette fresque d'éclat en mouvement temporel de la pensée au sein d'une artère populaire très dense de la vieille ville est une interprétation symbolique de ressourcement affectif générationnel avec les lieux de mémoire de la cité antique. Ceci dans une symbiose d'exaltation aux vœux ardents d'une vivacité d'El Mahroussa dans la richesse de ses segments civilisationnels, de son patrimoine ancestral, d'arts traditionnels, de lyrisme, de poésie, subsrat d'une culture féconde d'algérianité. Avec l'affluence des nombreuses visites quotidiennes de La Casbah par des touristes étrangers, cette mosaïque a séduit ceux-ci pas ses arabesques stylées, ses couleurs chatoyantes ponctuées par le reflet lumineux du bleu azuré de l'édénique Méditerranée. Cet espoir nourri se veut être un déclic dans la perspective de la résurgence civique-citoyenne à dessein du raffermissement de liens affectifs avec les lieux de mémoire de nos villes et quartiers à préserver dans leur esthétique et propreté qui jadis constituaient le legs privilégié de la tradition ancestrale de la société algérienne. Un regain juvénile prometteur d'esprit créatif, de civilité, d'expression artistique à stimuler et à encourager pour l'émulation de son expansion d'embellissement aux espaces intégrés à l'environnement urbain. Ainsi faut-il relever en exergue que cet élan d'actions citoyennes pour la réhabilitation et la valorisation des quartiers de la capitale est actuellement en plein essor à la perception de plusieurs œuvres picturales qui ne cessent d'orner l'environnement d'El Bahdja et de sa Casbah éternelle, altière et perpétuellement résistante à l'érosion et aux avanies des temps et des âges témoins-repères de ses glorieuses épopées. Une volonté tenace de la jeunesse qui de cette manière s'implique à la faveur d'une éveil de créations artistiques pour l'esthétique de la proverbiale Alger la Blanche, de ses artères et de ses boulevards avec des désirs de les revoir resplendir de nouveau un jour, dans leurs prestige de grandeur universelle de beauté, d'urbanité et de citadinité. Le haïk, un emblème civilisationnel d'El Mahroussa au glorieux parcours de résistance durant la guerre de Libération est aussi mémoriellement projeté dans cet espace, de proximité de la Maison des jeunes toujours à La Casbah, en un superbe portrait d'une ravissante «Casbadjie» en filigrane pictural d'un «aâdjar», voilette du raffinement culturel qui fut jadis son étendard d'algérianité. A la mode et à l'ère de l'avancée du temps cet art égaye harmonieusement les rues de la cité pour dissiper la monotonie, le spleen et les stress induits par les aléas de la modernité urbaine. Celui-ci est devenu une pratique actuellement très développée dans les grandes capitales du monde, particulièrement en Europe, où foisonnent des espaces attrayants d'imaginations et de créativités esthétiques sous toutes ses formes d'expression : du figuratif à l'abstrait, au cubisme et à une multitude de trames d'illustrations fantaisistes et de symboliques d'un courant culturel novateur d'une jeunesse en phase des mutations existentielles de l'époque et du temps.