Après deux années consécutives de baisse, en 2013 et 2014, le taux d'inflation est reparti à la hausse pour s'établir à 6,4% en 2016, contre 4,8% en 2015. Le gouvernement peine à endiguer le taux de l'inflation qui semble amorcer une dangereuse tendance haussière. En effet, la hausse des prix à la consommation en Algérie a continué son accélération en avril dernier. Le taux d'inflation s'est établi à 7% en glissement annuel, selon l'Office national des statistiques (ONS), cité hier par l'APS. Quant à la variation mensuelle des prix à la consommation, qui est l'indice des prix d'avril dernier par rapport à ceux de mars 2017, elle a été de près de 0,4%. La recrudescence ces derniers mois des tensions inflationnistes, qui minent fortement le pouvoir d'achat des Algériens, intervient dans un contexte de crise financière. Les nouvelles mesures de la loi de finances de 2017 ont également contribué à la hausse des prix avec l'augmentation des taxes et autres TVA sur plusieurs produits, ainsi que sur les carburants. En termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont évolué avec un taux de 0,5%, résultant aussi bien par l'évolution des prix de produits agricoles frais que par ceux des produits alimentaires industriels, d'après l'ONS. Ainsi, les prix des produits agricoles frais ont enregistré une hausse de 0,5% en avril 2017 par rapport à mars dernier. A titre d'exemple, les prix de la viande de poulet ont connu une augmentation de 10% et les fruits de 11,4%, tandis que des baisses ont été enregistrées pour les légumes (-6,1%) et la pomme de terre (-2,2%). Pour ce qui est des produits agroalimentaires, les prix ont connu une variation mensuelle de 0,4%, une hausse qui s'explique, selon l'ONS, par l'augmentation des prix de produits relevant du sous-groupe sucres et produits sucrés (+1,3%). Par ailleurs, les prix des biens manufacturés ont affiché une hausse de 0,5%, tandis que ceux des services ont connu une baisse de 0,1%. Par groupe de biens et services, les prix des meubles et d'articles d'ameublement ont enregistré une hausse mensuelle de 0,7%, alors que ceux du groupe loisirs-culture-éducation ont connu une hausse de 2,1%, et le reste s'est caractérisé par des stagnations. Le dérapage de l'inflation de ces deniers mois a été mis en exergue par un rapport publié hier par la Banque africaine de développement, l'Organisation de coopération et de développement économiques et le Programme des Nations unies pour le développement. Après deux années consécutives de baisse, en 2013 et 2014, le taux d'inflation est reparti à la hausse pour s'établir à 6,4% en 2016, contre 4,8% en 2015. Cette poussée inflationniste résulte de l'augmentation des prix des biens manufacturés (+9,9%) et des services (+7,4%), selon le même rapport pour qui cette accélération de l'inflation est soutenue à la fois par l'impact des restrictions aux importations, la hausse de 30% des prix du carburant en 2016, de même que les hausses attendues en 2017 de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Pour cette année, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une hausse moindre des prix à la consommation de l'ordre de 4,8%. En 2018, cette inflation devrait être contenue à 4,3%, proche des objectifs des loi de finances successives (4%).