A l'issue du dramatique épisode de la caméra cachée de la chaîne de télévision privée Ennahar TV, où le grand écrivain, Rachid Boudjedra, l'auteur de La Répudiation, L'Escargot entêté, FIS de la haine ou encore Hôtel Saint Georges, a été humilié, séquestré et désigné à la vindicte populaire, le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) réagit avec vigueur contre de telles pratiques dans un communiqué adressé à la rédaction d'El Watan. «Le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) déplore ce qu'a subi le grand écrivain Rachid Boudjedra, doyen des écrivains algériens et l'un des piliers de la création non seulement en Algérie mais aussi à travers le monde. Le SNEL considère que cette atteinte à son endroit commise par une chaîne de télévision privée à travers un programme de ‘‘caméra cachée'' est une humiliation affectant aussi la dignité de tous les intellectuels algériens et une insulte méprisant l'intelligence des Algériens, faisant fi des principes et valeurs de la République algérienne. Alors que les sacrifices des créateurs et intellectuels algériens lors de la décennie noire sont encore tout frais. Le SNEL s'insurge vigoureusement devant de telles pratiques scandaleuses et flagrantes ayant occasionné de profondes blessures au fond du cœur de Rachid Boudjedra et de ceux conscients et ils sont nombreux…Le Syndicat nationale des éditeurs du livre félicite ceux qui ont soutenu Rachid Boudjedra ainsi que les autorités publiques qui ont réagi et assure au grand nom de la littérature, Rachid Boudjedra, de son soutien indéfectible et entier. Le SNEL rappelle sa défense pour les libertés fondamentales des Algériens, la tolérance... ». «SUS à L'IGNOMINIE » Pour rappel, en guise de solidarité, un collectif s'est constitué. Il regroupe des avocats, des universitaires, des écrivains, des poètes, des activistes des droits de l'homme, des journalistes. L'on peut citer les pétionnaires : Hamida Layachi, Cherif Rezki, Abdelaziz Boubakir, Achour Fenni, Ismail Yebrir, Lachmout Amar, Nacer Djabi, Adel Boucherguine, Ahmed Cheniki, Rabiaâ Djalti, Dr Yacine Mahi Bahi, Hada Hazem, Mohamed Bouhamidi… Ainsi que le soutien agissant d'une autre gloire nationale, le journaliste et écrivain, Kamel Daoud. Ce collectif avait organisé un rassemblement le samedi 3 juin à 11h devant le siège de l'ARAV( Autorité de régulation de l'audiovisuel, sis à la rue Didouche Mourad, en face de la station- service du Sacré-Cœur). Et où, Saïd Bouteflika, le frère et conseiller du président de la République, Abdelaziz Boutflika, s'est joint à cette halte de protestation en manifestant et assurant sa solidarité avec Rachid Boudjedra : «C'est une ignominie ce qu'ils vous ont fait.» Une caution inespérée, un acte citoyen contre la face cachée et hideuse de cette caméra invisible.