L'impact du retrait de l'entreprise espagnole Isolux Corsán des projets de tramways de Constantine et Mostaganem semble minimisé, en référence aux déclarations du PDG de l'Entreprise Métro d'Alger (EMA). Les retombées ne sont pas pour l'heure évaluées et le discours tenu se veut rassurant concernant les délais de livraison et les coûts d'investissement. Pour Omar Hadbi, en visite hier au chantier de l'extension du tramway de Constantine qui reliera, une fois mis en exploitation en début 2019, la cité Zouaghi à la nouvelle ville Ali Mendjeli, l'évaluation financière du projet n'a pas lieu d'être. «Il n'y aura pas de surcoût puisque la mission de Isolux Corsán est affectée à Cosider, groupe public qui est déjà partenaire du projet», affirme le patron de l'EMA. La nouvelle prestation que Cosider vient d'hériter est celle de l'édification des ouvrages d'art, dont les ponts. L'autre point susceptible de faire l'objet d'un réajustement de calendrier est le délai de livraison. «Je ne vais pas vous mentir, il y aura certainement quelques retards, mais nous travaillerons par phase, la livraison se fera par tronçon», reconnaît M. Hadbi. Une réponse qui laisse supposer que la banqueroute de l'entreprise espagnole est devenue une épine. Preuve s'il en est, le projet du tramway de Mostaganem dont cette dernière est le chef de file. «Pour le cas du tramway de Mostaganem, c'est un peu plus délicat», a-t-il répondu à une question d'El watan. Cosider va-t-elle s'en charger ? Non, nous a-t-il confirmé. Et lui d'expliquer : «Nous sommes en train de faire des études pour relancer le projet.» Pris dans un étau entre un partenaire défaillant et une austérité ne permettant aucun recours à d'autres OPA internationales, il devient évident que la situation est fort inconfortable, même si les responsables affichent un satisfecit quant au bouclage de ces chantiers. A rappeler que mise en grande difficulté financière, notamment suite à «une amende de 117 millions de dollars infligée par le gouvernement de la Bolivie», Isolux Corsán a déclenché, en avril dernier, une procédure de faillite. Concernant les autres projets similaires à travers le territoire, ceux du moins qui ont été épargnés par la politique de la rationalisation des dépenses, ils seront mis en exploitation dans les délais impartis, toujours selon le PDG de l'EMA. Le tramway de Sidi Bel Abbès sera mis en service le 4 juillet prochain. Celui d'Ouargla en novembre. Quant à celui de Sétif, ce sera vers mars ou avril 2018.