Les récentes déclarations du wali de Tizi Ouzou sur le redéploiement des brigades de gendarmerie en Kabylie ont fait réagir, ce week-end, les délégués de la CADC. Dans une déclaration sanctionnant une réunion tenue jeudi dernier à Tizi Ouzou, les archs dénoncent « le travail d'intox et de désinformation quant au retour des gendarmes, tout en passant sous silence la mobilisation citoyenne contre ce corps honni ». Les délégués de Tizi Ouzou rappellent avec une certaine candeur que « cette question (redéploiement des gendarmes) est déjà tranchée dans le cadre du protocole d'accord engageant l'Etat algérien à mettre en application les revendications de la plate-forme d'El Kseur ». Les délégués de la CADC s'en tiennent aux engagements pris par Ouyahia qui était en fait en pleine manœuvre de normalisation politique de la région, préparant la visite sans encombres du président de la République et même de Yazid Zerhouni, le personnage de l'Etat le plus « honni » par les archs. Si les délégués du mouvement citoyen, tendance Abrika, restent attachés aux engagements d'Ouyahia datant de janvier 2005, les autorités ont amorcé le redéploiement du dispositif sécuritaire dans la région. Le wali avait saisi l'occasion d'une réunion tenue mardi dernier avec les opérateurs économiques pour annoncer la mise en place d'importants budgets et la localisation d'assiettes foncières pour l'implantation de brigades de gendarmerie et de nouvelles structures de la BMPJ dans les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans leur communiqué, les archs dénoncent « l'absence de volonté de règlement définitif de la crise », rappelant l'autre engagement non tenu par les autorités à propos des suites judiciaires des événements sanglants du printemps 2001. « Les auteurs et commanditaires des crimes du printemps noir ne sont pas traduits devant les tribunaux civils », soulignent les délégués de la CADC. Les déclarations des partis politiques par rapport au retour des gendarmes en Kabylie ont fait réagir également les archs qui prennent « à témoin l'opinion nationale et locale sur les revirements opérés depuis 2001 ». Les partis implantés dans la région, le RCD et le FFS, déclarent qu'ils n'ont « jamais demandé le départ des brigades de gendarmerie » et leur retour relève des autorités compétentes. Ce sont les chefs d'entreprise qui dénoncent avec plus de vigueur la détérioration de la situation sécuritaire, après avoir été la cible de cinq kidnappings en l'espace de quelques mois. Il est apparu aux yeux des autorités locales que le rétablissement de la sécurité est un préalable à la mise en œuvre du programme de développement et même une condition impérative pour le maintien de l'activité socio-économique. En direction des opérateurs, les archs rappellent que le « point de la défiscalisation pour la période 2001-2003 ainsi que le rééchelonnement de la dette ont constitué un préalable durant le dialogue ».