De source sûre, nous avons appris que le PDG de l'Entreprise des ciments et dérivés (ECDE) de Chlef, en poste depuis le 1er avril 2016, a été limogé, avant-hier, et remplacé provisoirement par le directeur financier de l'entreprise. La décision a été, dit-on, prise lors de l'assemblée générale extraordinaire du groupe industriel des ciments d'Algérie, tenue le même jour, à Alger. Elle fait suite, précise-t-on de même source, à la mission d'inspection effectuée, la semaine dernière, à la cimenterie de Oued Sly par une équipe composée de responsables du ministère de l'Industrie et des Mines et du GICA. Une mission au cours de laquelle des «dépassements ont été constatés dans l'attribution des quotas de ciment, notamment les passe-droits et les longues listes des mêmes bénéficiaires hors wilaya ayant profité d'importantes quantités de ce produit. Ce qui a favorisé la spéculation et encouragé des pratiques préjudiciables au développement socio-économique et à la relation de l'entreprise des ciments avec ses partenaires actifs». Il faut rappeler à ce propos que les entrepreneurs de la wilaya, réunis au sein de la Chambre de commerce et d'industrie de Chlef, n'ont cessé, depuis mars dernier, de dénoncer ces dépassements et leur exclusion du programme de distribution de ce matériau depuis janvier 2017. Cette situation a affecté lourdement les entreprises de réalisation avec nombre de chantiers mis à l'arrêt et de centaines de travailleurs compressés des secteurs du bâtiment, des travaux publics et des équipements publics. Ceux en activité, et pour honorer leurs engagements envers les maîtres d'ouvrage, ont dû acheter des bons d'enlèvement de ciment au marché noir, et ce, à des prix excessivement élevés. Avec le changement intervenu, avant-hier, à la tète de l'ECDE, les opérateurs économiques de la wilaya espèrent que les choses s'arrangeront dans les semaines à venir et que l'approvisionnement de l'outil de réalisation local reprendra son cours normal. D'autres griefs sont évoqués, comme le climat délétère instauré à l'intérieur de l'entreprise et les problèmes techniques à répétition qui affectent les lignes de production.