Evocatrice et expressive est cette statue de Amar Ali, le Ali la Pointe d'une légende héroïque de la Révolution algérienne dont Miliana est la ville natale qui s'enorgueillit de la gloire de son fils prodige Le parcours de cette figure emblématique de la résistance armée à La Casbah d'Alger est incarné par une sculpture qui fidèlement retrace la symbolique de la mitraillette, la compagne inséparable de l'intrépide fidaï qui a fait trembler dans le désarroi la répressive police colonialiste par ses audacieuses actions qui semaient la panique au sein des cercles des ultras et racistes européens qui constituaient à l'époque le noyau dur des inconditionnels oppresseurs de l'Algérie française Cet acte de mémoire est ainsi solennellement célébré à la placette centrale de la ville de Miliana à dessein d'illustrer dans la symbolique un lien d'histoire avec La Casbah d'Alger à travers un magnifique portail traditionnel de douéra de la médina qui perpétuera ainsi la pensée éternelle d'un lien d'attachement affectif viscéral avec Ali La Pointe, son fils d'adoption devenu sa fierté d'une glorieuse épopée Au souvenir de ce repère d'héroïsme de la guerre de Libération dans la capitale, nous l'évoquerons pour rappeler sa prime enfance en son terroir natal de Miliana qu'il a quitté à l'adolescence, dès l'âge de 14 ans, pour rejoindre Alger dans des conditions de précarité très difficiles qui l'ont endurci et transformé précocement en farouche révolté contre les pratiques ségrégationnistes d'injustice, de xénophobie et d'exclusion exercées par un régime colonial de non-humanité C'est en une heureuse circonstance d'une visite à Miliana à l'invitation de la prestigieuse formation de musique andalouse Ziria, présidée par le populaire Dr Youcef Azaïzia, un homme de culture lyrique et musicale de notoriété dans la région, que les membres de notre Association des amis de la rampe Louni Arezki-Casbah ont accompli dans l'émotion ce pèlerinage de la mémoire. Un moment très fort d'intensité qui nous a révélé l'émanation d'un message porteur d'un pan patrimonial commun d'histoire et de résistance profondément tissés par les épreuves et les sacrifices d'une étape charnière de l'histoire entre El Mahroussa d'El Djazaïr et la ville de Miliana, capitale du Zaccar, ainsi éternellement pérennisé à travers cette symbolique sculpturale érigée et orientée en repère mémoriel en direction de la jeunesse, des générations montantes et de la postérité.
Par Lounis Aït Aoudia Président de l'Association de la Rampe Louni Arezki-Casbah