La pénurie «soutenue» du lait en sachet n'aura finalement pas connu de répit en ce mois sacré, en dépit des garanties avancées par Abdelkader Bouazghi, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, lors de sa visite à Skikda le 4 juin. Les garanties avancées alors par le ministre quant à un rapide retour à la normale tardent en effet à voir le jour et les consommateurs se retrouvent le plus souvent obligés de payer le prix fort pour disposer de ce produit de large consommation. De nouvelles mœurs commerciales ont même fini par devenir une règle à Skikda, une ville où on n'a désormais plus le droit d'acheter un seul sachet de lait, puisque plusieurs magasins d'alimentation générale vous imposent de prendre trois sachets, sinon rien. «Dans les cités périphériques, certains commerçants innovent même en préparant à l'avance les trois sachets de lait dans des sacs “prêt-à-porter” à prendre ou à laisser et ne vous demandent même pas combien de sachets vous voulez», témoignent des habitants de la cité Merj-Eddib, la plus grande cité de la banlieue Skikdie. Seulement, il reste à préciser que dans ce quota de trois sachets, figurent deux sachets de 25 DA et un autre, soi-disant lait de vache, fourgué illégalement à 50 DA. Cette pratique de vente concomitante qu'on impose aux consommateurs s'est érigée en règle commerciale sans que cela inquiète les responsables concernés. D'autres commerçants se sont étrangement spécialisés dans la vente de lait de vache uniquement, obligeant ainsi les citoyens à en acheter. Plus grave encore, le prix affiché au su et au vu de tout le monde est de 50 DA, alors que tout le monde sait que le prix officiel de ce produit est de 45 DA. A qui en profite cette marge illégale ? On se le demande ! D'autres citoyens dénoncent le diktat qu'on leur impose puisqu'ils ne peuvent plus choisir le lait qui leur convient. «Chez moi on ne consomme jamais le lait de vache en sachet, mais on a comme l'impression que certains transformateurs, aidés par un mystérieux réseau de distribution et de vente, profitent de cette crise pour augmenter leur chiffre d'affaires en ne proposant que ce type de lait au détriment de celui dit pasteurisé, surtout celui de la laiterie Edough de Annaba qui demeure quand même le plus recherché», soutient-on. A relever que la wilaya de Skikda abrite trois laiteries privées, deux au chef-lieu de wilaya et une troisième à Collomais, qui semblent, du moins pour le moment, incapables de donner au consommateur, en termes de qualité et de quantité, le lait qu'il veut boire et au prix réglementaire.