Les perturbations, qui persistent depuis de très longs mois, dans l'approvisionnement du lait en sachet à Béjaïa sont aggravées par la pratique commerciale illégale de la vente concomitante. Il devient de plus en plus difficile, voire impossible, de se procurer ses sachets de lait pasteurisé sans se voir forcé à payer aussi un ou deux sachets de lait de vache. Cette pratique tend à se généraliser au chef lieu de wilaya et sa périphérie en l'absence de l'intervention des contrôleurs de la direction du Commerce. Le lait 100% vache, conditionné dans des sachets en plastique et coûtant le double du prix du sachet de lait ordinaire, n'est pas apprécié par la majorité des consommateurs qui lui tourne le dos pour son prix élevé et l'odeur de bouse qu'il dégage. Les producteurs sont conscients de l'insuccès de cette variété de lait qu'ils continuent à produire malgré tout et surtout à imposer aux revendeurs. «On me l'impose et je suis bien obligé de l'imposer moi aussi aux clients, sinon je suis perdant» répond à un client un commerçant aux alentours du quartier d'Amriw, dans la ville de Béjaïa, qui est livré en lait produit à la laiterie étatique d'Amizour. La politique des pouvoirs publics visant à réduire la facture d'importation de la poudre de lait en encourageant la production du lait de vache opère ainsi un coup de force à Béjaïa.