A l'appel du comité de sauvegarde de la JSK, des centaines de personnes se sont donné rendez-vous, hier, à la place Matoub Lounès de Tizi Ouzou pour revendiquer le départ du président du club, Mohand Chérif Hannachi, en poste depuis 1993. Bariolés aux couleurs de leur équipe, les supporters étaient partagés entre ceux qui voulaient marcher sur le siège de la wilaya et ceux qui réclamaient mordicus un déplacement vers le domicile du boss kabyle, situé un peu plus loin. Hormis la présence de Hamid Sadmi, Lyes Izri et de l'ex-avocat du club, Salah Meriem, les autres anciens joueurs et dirigeants de la JSK faisant partie de ce comité ont brillé par leur absence à ce regroupement, a-t-on constaté. Mal encadrée, la foule a fini par s'ébranler le long du boulevard Stiti pour atterrir sous les balcons du domicile de Mohand Chérif Hannachi, où un sit-in a été observé sous l'œil vigilant des éléments des forces antiémeute dépêchées sur les lieux pour parer à toute éventualité. Les animateurs du comité de sauvegarde de la JSK ont préféré, quant à eux, rester sur l'esplanade de la place de l'Olivier jouxtant la place Matoub Lounès, en compagnie de quelques manifestants déroutés par l'organisation chaotique de ce rassemblement. De l'autre côté du boulevard Stiti, le décor de la protesta est déjà planté en dépit de la présence des «casques bleus» des forces de sécurité. «Hannachi dégage !» était le principal mot d'ordre de cette manifestation. La foule scandait : «Echaâb yourid Hannaci yrouh (Le peuple veut le départ de Hannachi), «Kabylie Echouhada», «Ulach smah ulach» (Pas de pardon). «C'est tout le monde qui réclame son départ. La JSK a frôlé encore une fois la relégation. Doit-on attendre que l'équipe descende en Ligue 2 pour qu'il s'en aille ? 14 ans sans coupe d'Afrique, 10 ans sans championnat, 6 ans sans coupe d'Algérie, barakat ! C'est une honte pour Hannachi, en poste depuis 1993», lance un jeune supporter venu de Larbaâ Nath Irathen. «Il fut un temps où nous dominions la compétition avec plus de 10 points d'avance. Cette année, nous sommes logés à la 11e place, à deux points seulement du premier relégable. Que peut-on espérer de bon avec la gestion de l'actuelle direction qui a prouvé ses limites ?» déplore un autre fan du club, le visage maquillé en jaune et vert. Pour le comité de sauvegarde de la JSK, le moment est venu pour une mobilisation générale de tous les amoureux de la JSK pour crier le ras-le bol que vit le club, mais aussi exiger un changement radical en commençant par le départ de Hannachi. Pour d'anciens joueurs et dirigeants regroupés au sein de ce comité, il est inconcevable qu'un club aussi prestigieux soit réduit à fêter en fanfare le maintien. Et de rappeler que depuis sa création, le comité de sauvegarde de la JSK «n'a cessé de dénoncer la dérive totalitaire de l'indu président, son discours chimérique, son aveuglement pour un pouvoir despotique».