La suspension de la grève ne signifie pas le retour à une paix totale à l'université. En tout cas, c'est ce que semblent vouloir exprimer des enseignants de Constantine, rassemblés, hier matin, sur l'esplanade de l'université Mentouri. Ils étaient une trentaine environ à répondre à l'appel de la section dissidente du Cnes pour marquer cette journée du 26 novembre, décrétée journée de l'enseignant : « 1991, enseignants bastonnés, 2006, enseignants sans statut ». Tel était le slogan affiché par les participants qui ont voulu rappeler que depuis la manifestation réprimée à Alger en 1991, et jusqu'au mouvement de grève de cette année, rien n'a changé dans leur situation socioprofessionnelle. Par ailleurs, les enseignants rassemblés, hier, ont exprimé leur satisfaction quant à la décision du 21 novembre dernier prononcée par le conseil d'Etat qui a débouté le rectorat de l'université de Blida et permis à la section Cnes menée par Farid Cherbal de rouvrir ses locaux. De son côté, la section de Constantine, menée par Khaled Bessila, a confirmé qu'aucune réunion n'a eu lieu hier, comme prévu, dans l'appel non signé lancé la semaine passée. L'appel en question avait, tel que nous l'avons rapporté dans nos colonnes, annoncé l'organisation d'une rencontre urgente entre l'ensemble des membres du conseil syndical pour la préparation d'une assemblée générale élective. Pour Bessila, il ne s'agit que d'une manœuvre de plus pour déstabiliser son groupe tout comme le rassemblement d'hier qui cacherait des complicités au sein-même de l'administration. Toutefois, sa section ne reste pas en marge de l'effervescence et prépare une première rencontre avec le recteur prévue durant la première semaine de décembre. Une rencontre au cours de laquelle seront abordés, entre autres, les sujets des poursuites judiciaires non annulées jusqu'à ce jour contre Bessila, et les différends qui partagent le directeur de l'institut des sciences sociales et ses enseignants. Tous ces signes montrent que l'année ne sera pas de tout repos pour les recteurs et le département de Harraoubia qui a du mal à honorer les promesses faites aux enseignants.