Répondant à l'appel de l'Union nationale des étudiants algériens (Unea), des dizaines d'étudiants se sont rassemblés, hier, pour dénoncer les deux attentats à la bombe ayant ciblé la capitale mardi dernier. Bravant la pluie torrentielle, les étudiants ont marché depuis l'Institut des sciences juridiques jusqu'à la cour principale de l'université Mentouri. Par ce geste pacifique, ils ont voulu exprimer leur refus de la violence. Un étudiant en 2e année de géologie, 21 ans, nous interpelle: «Trop c'est trop. Ces ´´criminels´´ venus d'ailleurs doivent être condamnés, ils ne méritent pas la paix...» Une autre étudiante, en biologie, la mine triste, s'interroge: «Qu'est-ce qu'ils veulent ces ´´antinationaux´´»? Que l'Etat leur cède le pays? Que vont-ils en faire? Un autre Afghanistan, on ne veut pas d'eux, le djihad est en Palestine, pas en Algérie...» «Non à la violence, non au terrorisme», «Vive l'Algérie...» étaient les principaux slogans. Cependant, au moment où l'Unea dénonçait la «barbarie» du double attentat d'Alger, l'Union générale des étudiants libres (Ugel) appelait à une grève générale pour reconduire sa plate-forme de revendications comprenant notamment l'augmentation de la bourse, l'amélioration de la restauration et de l'hébergement. Pour rappel, le mouvement de grève a été largement suivi. Les cours n'ont pas eu lieu hier. 400 étudiants n'ont toujours pas de chambres. Les meneurs de la grève comptent amplifier leur mouvement dans le cas où les instances concernées continuaient à faire la sourde oreille.