Nombreux sont les enseignants qui ont maintenu la grève hier. Malgré la déclaration de M.Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, indiquant que la revalorisation des salaires, devait être «effective» avant la fin du mois de juillet prochain, nombreux sont les enseignants universitaires qui ont décidé de poursuivre le mouvement de grève. Des observateurs n'ont pas caché leur inquiétude quant à cette décision soulignant que certains sont favorables au pourrissement de la situation en maintenant en otage des milliers d'étudiants. Ils vont plus loin en jugeant qu'il existe une forme de «manipulation», perfide, même à en faire une affaire politique. Comme si, indique-t-on, le pays n'avait pas vécu assez de crises. Des tracts subversifs pour le maintien de la grève auraient été distribués hier à l'université Mentouri de Constantine et malgré toutes les démarches entreprises par notre rédaction pour obtenir une copie, cela nous a été impossible d'en obtenir sauf confirmation de leur distribution par certaines sources très bien informées. Ceci dit que plusieurs enseignants sont revenus à l'ordre et ont même organisé des contrôles. Il va sans dire que le Cnes est de nouveau partagé entre membres opposés à la reprise de leur exercice et membres favorables. Pour les premiers, il est hors de question de baisser les bras devant l'administration qui leur refuse leurs salaires ce qui n'a fait qu'aggraver le contexte par son comportement violent, les intimidations et les menaces qui ne se comptaient plus, en interdisant aux enseignants d'accéder à leurs bureaux. M.Bessila, coordination du Cnes à Constantine ayant fait l'objet d'une suspension en début de crise, n'a pu répondre à nos questions hier, puisqu'il assistait à une réunion pour débattre de la situation. L'université de Constantine est depuis le 13 mai dernier au centre de l'actualité. Des incidents ont été enregistrés pratiquement chaque jour, des étudiants n'ont pas manqué d'afficher leur soutien aux grévistes. Si jusqu'à lundi les choses ont été claires, à savoir poursuivre la grève jusqu'à satisfaction, hier c'est la confusion qui a prédominé. Il va sans dire, en dépit de la situation à Constantine, que M.Ali Boukerroua, coordinateur général du Cnes a vivement salué les mesures entreprises par l'Etat, portant sur la revalorisation des salaires, soulignant que cet acquis est une avancée considérable quant aux revendications des enseignants, ce qui ne semble malheureusement pas être l'avis de nombreux enseignants de l'université Mentouri, du moins jusqu'à hier.