Sur l'ensemble de cette superficie non exploitée (11 600 hectares), pas moins de 13 977 parcelles couvrant 5530 ha ne sont pas attribuées. Une évaluation de la situation des zones industrielles et des zones d'activité, réalisée par les soins des ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Industrie et des Mines, a fait ressortir l'existence d'une superficie de 11 600 hectares (ha) de réserves foncières, destinées à l'investissement, se trouvant actuellement en situation de non exploitation. Cette évaluation —présentée mardi dernier au Premier ministre lors d'un conseil interministériel en présence des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, des Finances, Abderrahmane Raouya, et de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda — précise que sur l'ensemble de cette superficie non exploitée, pas moins de 13 977 parcelles couvrant 5530 ha ne sont pas attribuées (2773 ha au niveau des zones industrielles et 2757 ha au niveau des zones d'activité). Le même travail d'évaluation a montré également que 15 140 parcelles destinées à l'investissement ont été attribuées, mais ne sont toujours pas exploitées. Leur superficie totalise 6132 ha répartis entre 3183 ha de zones industrielles et 2949 ha de zones d'activité. Selon un communiqué rendu public par les services du Premier ministère, il a été décidé, au terme de cette réunion, «la création d'une commission interministérielle composée des trois ministères concernés, qui a été chargée d'élaborer un rapport détaillé, dans un délai de 15 jours, sur la faisabilité ou non des zones industrielles nouvelles proposées par le ministre de l'Industrie et des Mines, et de préparer également les projets de textes nécessaires à la bonne utilisation et gestion du foncier disponible». Dans un rapport réalisé en mai dernier, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) fait état d'«une grande tension qui subsiste sur l'offre foncière». Selon l'organisation patronale, «les 43 zones industrielles annoncées par de hauts responsables n'ont toujours pas été réceptionnées ou ne sont pas correctement aménagées pour permettre aux entreprises d'être opérationnelles». Tout en relevant le «grand décalage qui existe entre le discours des officiels et la réalité sur le terrain», le FCE souligne dans son rapport que les entreprises sont toujours «confrontées au problème d'obtention de l'acte de concession, du permis de construire ainsi que d'autres autorisations». Interrogé sur cette question, le ministre de l'Industrie et des Mines a indiqué, dans un entretien à El Watan, il y a quelques jours, que «les zones industrielles ne sont pas toutes mauvaises, ni toutes bonnes. Le précédent gouvernement a lancé une série de zones à travers le pays. Certaines sont à leur place, d'autres ne le sont pas». Selon lui, elles ont été installées «dans des zones où il n'y a même pas d'industrie». C'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics ont pris la décision de geler 52 zones d'activité. «Un travail de fond a été fait. Dorénavant, les régions qui méritent de tels investissements seront bien ciblées», a indiqué M. Bedda.