L'affaire du «renvoi» de Ali Haddad, président du FCE, d'une cérémonie à l'Ecole supérieure de la Sécurité sociale, à la demande du Premier ministre, connaît des développements inattendus. Sept organisations patronales et l'UGTA dénoncent le «geste» du Premier ministre envers Ali Haddad. «Les signataires du Pacte national économique et social de croissance, UGTA, FCE, CNPA, CIPA, CAP, UNI, CGP-BTPH, AGEA, expriment leur vive préoccupation après le traitement réservé au président du FCE, Monsieur Ali Haddad, le samedi 15 juillet 2017 à l'Institut supérieur de la Sécurité sociale», lit-on dans une déclaration commune inédite sanctionnant leur réunion hier à l'hôtel El Aurassi. Les sept organisations patronales, dont le FCE présidé par Ali Haddad, et l'UGTA considèrent que le geste du Premier ministre «porte préjudice à l'esprit et la lettre du Pacte national économique et social de croissance» dont elles sont signataires. Ces organisations patronales et l'UGTA affirment que «la sagesse et la sérénité» leur commandaient de «ne pas y voir, pour l'instant, un coup de canif au consensus douloureusement construit». Ces organisations ne s'arrêtent pas là. Pour elles, «le dialogue (…), initié et porté par le président de la République, vient d'être entaché par un acte difficilement admissible». Elles assurent cependant qu'elles ne quittent pas la table, mais elles lancent une sorte de mise en garde à qui veut les entendre. «Malgré cet aléa, nous restons déterminés à poursuivre le dialogue social dans le respect mutuel au service du développement économique et social initié par le programme du président de la République», assurent les signataires qui concluent en exprimant leur «attachement indéfectible et leur fidélité totale à la seule personne du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». En parlant de «la seule personne du Président», les signataires menacent indirectement le Premier ministre d'un éventuel retrait de ce dialogue. La déclaration de ces organisations patronales et de l'UGTA, qui ont toujours servi d'alibi à toutes les actions l'Exécutif, est la première du genre. Elle intervient au moment où Ali Haddad se trouve dans le collimateur du nouveau gouvernement. Comme cela a déjà été rapporté, le groupe ETRHB de Ali Haddad a reçu des mises en demeure sur de grands projets en souffrance. Mais pourquoi des organisations patronales et une organisation syndicale se solidarisent avec un homme d'affaires dont on dit qu'il est en disgrâce ? Quelle est la réelle motivation de cette action ? Ces organisations ont-elles agi seules ? Pourquoi se rebellent-elles contre le Premier ministre, elles qui ont fait la courte échelle à tous les gouvernements passés depuis une quinzaine d'années ? Autant de questions qui suscitent diverses hypothèses.