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L'employabilité des diplômés vient des compétences acquises dans la spécialité Mohammed Nadjib Kazi Aoual. Université de Montpellier, coordinateur Coffee Erasmus + «Capacity Building»
- Quelle est votre évaluation de la première étape du projet Coffee en Algérie ? La première étape du projet consistait en l'écriture d'une matrice structurelle de formation de cadres moyens directement employable, en la définition d'une méthodologie de co-construction de ces formations avec le secteur socio-économique et en leur application sur neuf licences professionnalisantes «pilotes» devant ouvrir en septembre 2017 pour la première des deux vagues prévues. Ces objectifs sont presque totalement réalisés (seules sept licences sont ouvertes). - Existe-t-il des dysfonctionnements qu'il faudrait parer pour la suite du programme ? On ne peut pas dire qu'il y ait eu de forts dysfonctionnements dans la réalisation du projet Coffee. Les deux LP non ouvertes en 2017 sur les neuf prévues sont programmées pour septembre 2018. Par ailleurs, Coffee prévoyait la formation de 108 enseignants chercheurs. Pour des raisons de timing et d'obtention de visas (malgré l'aide soutenue des ambassades), seuls 94 ont pu participer à ces formations. En comparaison avec d'autres projets, on ne peut pas dire que ces petits dysfonctionnements ont altéré les objectifs du projet. - Comment sont préparés les programmes pédagogiques ? Tout d'abord, nous devons dire que l'employabilité des diplômés vient des compétences acquises dans la spécialité, mais aussi et surtout des compétences transverses (communication, anglais, stages, projets, entrepreneuriat et gestion). Toutes ces compétences transverses ont fait l'objet de définitions communes à toutes les LP. Pour définir la partie «spécialité» des programmes pédagogiques nous sommes partis d'abord des besoins en cadres moyens tels qu'exprimés par le secteur socio-économique. Ces besoins sont traduits en termes de métiers ciblés, dont nous analysons les différentes compétences nécessaires pour l'exercice de ces métiers et les différents postes visés. Pour cela, nous utilisons la base de données de l'ANEM. Les programmes pédagogiques sont alors écrits à partir de ces compétences. Dans les LP Coffee proposées à l'ouverture en septembre, l'écriture de ces programmes pédagogiques a été faite par l'équipe pédagogique accompagnée par un ou deux experts universitaires européens et avec l'appui des entreprises du secteur concerné. - Les entreprises accompagnatrices du projet jouent-elles le jeu en ouvrant leurs portes aux étudiants pour des stages intensifs? Les formations Coffee intègrent trois stages: «Découverte», «Insertion» et «Aide à la maîtrise», soit au total 24 semaines de stages en entreprises sur les trois ans de formation. Dans chacun d'entre eux, le stagiaire est actif. Les entreprises accompagnatrices de chacune des formations sont conscientes du rôle qu'elles doivent avoir (assurer les stages, intervenir dans quelques enseignements,.). Par exemple, à l'université de Guelma, Sonelgaz est un acteur majeur de la LP «Réseaux électriques». - Y a-t-il un engouement de la part du secteur économique par rapport au programme Coffee ? Exprime-t-il des besoins spécifiques en termes de formation ? Tout d'abord, Coffee intègre les partenaires socio-économiques que sont la CACI et l'ADPE, qui ont participé à la construction de la méthodologie de mise en œuvre des LP Coffee. Ensuite, pour chaque formation, les entreprises sont parties prenantes dans la définition des objectifs et des programmes. L'engouement dont vous parlez, nous le ressentons de plus en plus. L'influence du secteur économique sera encore plus forte lors de la définition des onze autres LP prévues en ouverture en septembre 2018. - L'objectif principal du projet Coffee est l'augmentation de l'employabilité des diplômés. A combien estimez-vous le taux d'insertion des diplômés de Coffee dans le monde du travail ? Un recrutement est la rencontre entre une entreprise qui a des besoins spécifiques et un candidat qui a des compétences. Les formations Coffee donnent toutes les compétences «métiers» qui leur permettent de répondre aux besoins spécifiques des entreprises. Les futurs diplômés seront tous préparés et armés pour intégrer efficacement l'entreprise pour y être très rapidement productifs. Pour revenir au taux d'insertion, il sera naturellement élevé, mais nous ne pouvons pas nous engager sur un chiffre qui va dépendre de l'évolution de la conjoncture socio-économique à la sortie des diplômés. Néanmoins, nous sommes très optimistes. - Quel message souhaiteriez-vous adresser aux bacheliers ? Pour vous donner toutes les chances de succès et d'emploi, envisagez votre avenir professionnel à travers des formations adaptées aux besoins de l'Algérie qui feront de vous les cadres de demain. Et je conclurais par «La professionnalisation ne peut qu'augmenter vos chances de réussir votre avenir».