Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni hier pour discuter des violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens après l'installation de nouvelles mesures de sécurité aux entrées de l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Cette réunion, qui s'est tenue en urgence à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte, a examiné la façon dont les appels à la désescalade peuvent être soutenus. Depuis la mise en place de ce dispositif, des heurts quotidiens entre manifestants et forces israéliennes d'occupation ont fait 8 morts et des centaines de blessés parmi les Palestiniens à El Qods et en Cisjordanie occupée. La flambée de violence à El Qods suscite l'inquiétude sur le risque d'un débordement au-delà des Territoires palestiniens. Parallèlement à cette réunion à huis clos du Conseil de sécurité, Jason Greenblatt, l'émissaire pour le Proche-Orient du président américain, Donald Trump, était également attendu hier en Israël pour tenter d'apaiser les tensions. Craignant que la situation ne dégénère davantage, Jason Greenblatt «est parti pour Israël la nuit dernière afin de soutenir les efforts pour réduire les tensions dans la région», a dit hier un responsable américain, sous le couvert de l'anonymat. Du côté arabe, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, effectuera demain et mercredi une visite de travail aux Emirats arabes unis. M. Messahel se rendra ensuite (jeudi) au Caire, où il présidera, au niveau des ministres des Affaires étrangères, une session extraordinaire du Conseil de la Ligue des Etats arabes consacrée aux récentes violations par les forces d'occupation israélienne des lieux saints d'El Qods Echarif. A rappeler que le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a accusé dimanche Israël de «jouer avec le feu» en imposant de nouvelles mesures de sécurité sur l'Esplanade. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a annoncé pour sa part hier la tenue, le 1er août à Istanbul, d'une réunion ministérielle de ses 57 membres, consacrée à l'examen des dernières agressions israéliennes contre la ville d'El Qods occupée et la mosquée sainte d'Al Aqsa. «La question de la mosquée Al Aqsa est une ligne rouge qui ne se prête à aucune complaisance ou indulgence», écrit l'organisation panislamique dans un communiqué publié au terme d'une réunion des ambassadeurs des Etats membres à son siège à Djeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite. «Porter atteinte à la mosquée Al Aqsa d'une quelconque manière et quel que soit le prétexte aura des conséquences très graves et conduira à l'instabilité dans la région», prévient l'OCI. La mobilisation de l'ONU, de la Ligue arabe et de l'OCI peut faire reculer le gouvernement de Benyamin Netanyahu qui est actuellement sous pression. La preuve, des responsables israéliens se sont dit ouverts, dimanche, à une modification du dispositif mis en place aux entrées de l'Esplanade des Mosquées. A la communauté internationale de délivrer un message clair à Tel-Aviv.