C'est l'escalade à la mosquée al-Aqsa d'Al-Qods-Est occupée, où les forces de sécurité israéliennes poursuivent leur répression contre les Palestiniens, faisant fi de tous les appels de la communauté internationale. Le président Mahmoud Abbas a réaffirmé sa détermination à maintenir le gel de tous les contacts avec Israël jusqu'à ce que Tel-Aviv libère l'accès à l'Esplanade des Mosquées, fermée aux Palestiniens depuis vendredi, sur fond de répression meurtrière qui a fait déjà six morts et plusieurs centaines de blessés. "Ils (les Israéliens) seront les grands perdants, car nous jouons un rôle important pour assurer notre sécurité et la leur. Si Israël souhaite la reprise de la coordination sécuritaire, il doit revenir sur ses décisions", a-t-il averti. "Ils n'ont pas le droit de placer des [détecteurs de métaux] aux portes de la mosquée Al-Aqsa parce que la souveraineté sur la mosquée Al-Aqsa bénie relève de notre droit... Nous avons donc pris une position décisive et ferme, en particulier en ce qui concerne la coordination sécuritaire et toutes les sortes de coordination entre nous et eux", a rappelé Mahmoud Abbas. Il met le Premier ministre israélien devant ses responsabilités, en assurant que la coordination pourra reprendre seulement si Israël renonce aux mesures de sécurité instaurées le 14 juillet. Persistant dans son attitude outrancière, Israël a déployé hier plus de 300 membres des services de renseignements israéliens et des colons sur l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa, par la porte des Maghrébins. L'agence de presse palestinienne Wafa, qui rapporte l'information, indique que c'est le chef de la police israélienne, Roni Alsheikh en personne, qui a mené l'opération d'envahissement de la mosquée Al-Aqsa de la porte Al-Asbat, accompagné de plusieurs officiers. Les policiers israéliens ont commencé par expulser les employés du Waqf islamique et des dizaines de citoyens, qui protestaient dans la rue mitoyenne de la mosquée Al-Aqsa. Le responsable de presse du Waqf islamique a déclaré que l'occupation israélienne a ordonné aux contestataires de ne pas être présents dans la zone. La tension est à son comble à Jérusalem (El-Qods-Est occupée) et dans toutes les localités palestiniennes, où des affrontements ont éclaté avec les soldats israéliens, dont le dernier bilan fait état de six martyrs palestiniens, des centaines de blessés et des dizaines d'arrestations. Hier, quatre jeunes Palestiniens ont été blessés par balle des soldats israéliens, pendant des affrontements qui ont éclaté près du barrage militaire de Beit El, au nord de la ville d'Al-Bireh. Le Conseil de sécurité devait se réunir hier soir en urgence et à huis clos pour discuter de ces violences, à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte pour examiner "la façon dont les appels à la désescalade peuvent être soutenus", selon l'ambassadeur suédois à l'ONU, Carl Skau. Par contre, le Conseil de la Ligue arabe a reporté à jeudi sa "réunion d'urgence", prévue pour demain, qui sera consacrée à l'examen des dernières agressions israéliennes contre la ville d'El-Qods occupée et la mosquée sainte d'Al-Aqsa. Merzak Tigrine