Les cours du pétrole reculaient hier en fin d'échanges européens, pénalisés par la reprise du dollar et avant la publication des données hebdomadaires américaines. Vers 16h15 GMT (18h15 HEC), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 51,18 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,54 dollar par rapport à la clôture de lundi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de septembre cédait 1,53 dollar à 48,64 dollars. Soutenus par un dollar en difficulté, les prix avaient atteint un nouveau plus haut en plus de deux mois, à 52,93 dollars pour le brent vers 7h40 GMT et à 50,43 dollars pour le WTI vers 8h40 GMT. Mais le billet vert est reparti en hausse, pénalisant les investisseurs utilisant d'autres devises pour acheter des barils, dont le prix est établi en dollar. «Les investisseurs attendaient également des sanctions plus lourdes des Etats-Unis contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, et telles qu'elles ont été présentées, les mesures de l'administration américaine ne devraient pas avoir d'effet significatif sur le marché mondial», a ajouté Sam Sinclair, analyste chez Inenco. Les marchés se tournaient désormais vers les réserves américaines, sur lesquelles le département américain de l'Energie (DoE) publiera ses données aujourd'hui. Les réserves de brut pourraient avoir reculé de 3,3 millions de barils, celles d'essence de 1,2 million de barils, et celles de produits distillés de 950 000 barils, selon la médiane d'estimations d'analystes compilées par l'agence Bloomberg. Outre la bonne santé du billet vert qui serait à l'origine de la chute des cours, certains analystes s'inquiétaient également d'une hausse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), malgré l'accord de limitation des extractions en place depuis le début de l'année. L'OPEP aurait produit 33 millions de barils par jour (mbj) en juillet, ce qui représente une hausse de 90 000 barils par jour (b/j) par rapport à juin, principalement à cause d'une hausse de la production libyenne, ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note. Les 7 et 8 août, des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres producteurs, non membres du cartel, vont se retrouver à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis, afin d'étudier les moyens de faire mieux respecter l'accord de l'OPEP. Pour Phil Flynn, la baisse des cours était limitée hier par la perspective d'un nouveau recul hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis. BP table sur une demande robuste Le géant pétrolier britannique British Petrolum (BP) s'attend à une demande «robuste» sur le pétrole durant le restant de l'année 2017 et pendant toute l'année 2018, selon un communiqué diffusé hier. Le directeur général de BP, Bob Dudley, qui présentait le bilan du dernier trimestre du groupe, a souligné qu'il était difficile de prévoir les prix du pétrole pour l'avenir en l'état actuel des choses, mais a cependant précisé qu'il s'attendait à ce que la demande reste «robuste» pour l'année 2017 et toute l'année prochaine. «Nos prévisions indiquent une augmentation supérieure à la moyenne de 1,5 million de barils par jour cette année, grâce au recouvrement de la croissance du PIB et à la baisse soutenue des prix», a-t-il dit. M. Dudley a encore précisé qu'aujourd'hui le monde consomme plus de pétrole qu'il n'en produit en une seule journée. Il estime que les stocks élevés aujourd'hui vont «lentement» baisser à l'avenir. Selon lui, le monde aura besoin de toutes les énergies, et «pendant longtemps encore». Le directeur général révèle néanmoins qu'il ne s'attend pas à un grand changement de prix du pétrole dans les plus brefs délais, ajoutant que 50 dollars le baril est un «bon prix» pour le groupe BP.