A Mila, où la forêt couvre 10% du territoire de la wilaya, les incendies alimentent la triste chronique quotidienne depuis pratiquement le début du mois de juillet. Des centaines d'hectares de maquis, de pin d'Alep et de chêne-liège sont partis en fumée, selon les décomptes établis par les services de la Protection civile. Pas un seul bois n'a été épargné, depuis la forêt de Bounaâdja, à l'extrême-est, jusqu'à celle de Tassadane, aux confins ouest du territoire de la wilaya. Des incendies qui, en plus de leur incidence immédiate sur le microclimat (ils ont porté les températures localement à 51°C mercredi passé) sont dangereusement préjudiciables pour le couvert naturel et provoquent la destruction des habitats naturels de la faune. Les usagers de la RN 27, reliant Mila à Jijel, en savent quelque chose à ce propos, eux qui assistent quotidiennement à la migration de hordes entières d'animaux sauvages (sangliers, chacals, renards, porcs-épics) des hauteurs montagneuses embrasées vers les régions plus clémentes qui longent le lac de Beni Haroun et Oued El Kebir. Mais il semble que ces feux, spontanés ou criminels, ne comptent pas s'éteindre avant d'avoir charrié aussi les plantations d'arbres fruitiers de la région. En effet, un communiqué de la Protection civile, rendu public hier, parle de la destruction, par deux incendies, de deux oliveraies comptant pas moins de 10 40 oliviers productifs et d'un verger d'arbres aux fruits sucrés composé de plus de 60 sujets, ainsi que de 55 colonies d'abeilles ! Les communes affectées par ces feux dévastateurs sont Tassala et Bainan. Cela pour la seule journée du samedi 5 août, car si on s'amusait à faire le décompte des étendues d'arbres fruitiers ravagés par les flammes depuis l'avènement de ces… «incendies spontanés» en juillet, le bilan serait certainement beaucoup plus inquiétant.