Des milliers d'arbres centenaires de chêne-zen et de chêne-liège et autres espèces sont partis en fumée laissant des centaines de kilomètres carrés de terrains et de collines en cendres. Même si certains foyers d'incendie sont toujours actifs, l'incendie qui a ravagé la forêt de Yakourène (50 km au sud-est de Tizi-Ouzou) durant ces quatre derniers jours a été maîtrisé sans enregistrer aucune perte humaine. Toutefois, l'écosystème dans la région a subi des dégâts considérables. Ainsi, le préjudice occasionné à la flore jadis riche et variée et qui faisait la renommée de cette contrée touristique est très important: des milliers d'arbres centenaires de chêne-zen et de chêne-liège et autre espèces végétales sont partis en fumée laissant des centaines de kilomètres carrés de terrains et collines vêtus de cendre noire. Outre la flore, la faune n'a pas été épargnée par cette calamité naturelle dont les portées sont désastreuses à long et à moyen terme, des dizaines d'espèce d'oiseaux (chardonnerets, perdrix…) et autres animaux sauvages (singes magots, sangliers, chacals….) sont menacés d'extinction en raison de la destruction de leur milieu naturel de vie qui est bien sûr la forêt. Avec un taux de mortalité très élevé en pareilles circonstances, les animaux cernés par le feu ne peuvent échapper aux flammes dévorant tout sur leurs passage, ils sont calcinés sur le coup et il ne se passe pas une journée sans que de nouvelles charognes soit découvertes sur les lieux des incendies.”D'ici quelques années, on risque de ne plus entendre les gazouillements des oiseaux au petit matin” a déclaré un sexagénaire de la région. En matière d'économie locale, là-encore les pertes enregistrées sont énormes, à commencer par le secteur de l'arboriculture où des champs entiers de figuiers, de vignes et d'oliviers ont été réduits en amas de cendres.Les villages Bagoub, Legzira, Louadfane sont les plus touchés par ce désastre “Il ne me reste rien, j'ai perdu la totalité de mes oliviers, j'ai essayé avec l'aide des autres riverains de sauver ce qui étaitpossible mais trop tard, sur les lieux, le feu a déjà tout emporté” nous a déclaré un habitant originaire du village Bagoub rencontré à l'entrée du siège de la mairie pour vraisemblablement, faire sa déclaration d'incendie. Ainsi donc, jerricans, bidons et autres récipients ne seront plus remplis d'huile d'olive qui constitue le principal revenu pour certains foyers. L'apiculture est l'autre secteur d'activité dans cette municipalité a avoir aussi souffert de dégâts occasionnés par l'incendie, surtout lorsqu'on sait que l'emplacement des ruches se fait à proximité de la forêt en fonction de l'abondance et de la qualité des plantes mellifères et arbres fruitiers indispensables aux abeilles pour faire du miel, de ce fait, la plupart des ruches dans cette région ont constitué une proie facile aux flammes. “L'incendie a causé la perte de 25 ruches d'abeille et de tout mon matériel et mes outils de travail” a déclaré un apiculteur de la région. Pis encore, les apiculteurs ont perdus les ruches et leur miel car il faut signaler encore, qu'on est en période de récolte. D'autant plus que les riverains n'ont pas pensé à assurer leurs exploitations et autres activités agricoles contre de pareilles catastrophes naturels, ce qui compliquera davantage la tâche des services concernés au cas où un travail de recensement est engagé sur le terrain pour d'éventuels dédommagements. Voila donc des mentalités qu'il faut changer dans un futur proche en incitant les fellahs à assurer leurs activités. Hacène AOUIDAD