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Cat Stevens, le retour en chantant…
Yusuf Islam. La pop star des seventies renoue avec la chanson
Publié dans El Watan le 30 - 11 - 2006

« L'Amérique est le pays dont les citoyens traversent l'océan pour défendre la démocratie (!) et ne traversent pas la rue pour voter ! »
Vaughan
La maison d'édition se vante déjà d'avoir réussi un coup de maître, affirmant qu'en réalité, l'idole des seventies n'a jamais perdu ses fans.
A contrario, les plus fanatiques de ses amis proclament, eux, que le musicien n'a peut-être pas perdu ses admirateurs, mais il a perdu au moins son âme ! Au début des années 1990, Cat Stevens est resté une icône inamovible. Pourtant, il avait remisé sa guitare, quinze ans plus tôt. Il s'était converti à l'Islam en 1977. Cat Stevens devenant Yusuf Islam. Ces faits auraient pu altérer sa réputation. Or sa célébrité n'a pas pris un coup. On se souvient de son passage à Kouba, au lendemain de l'ouverture du champ politique, à l'invitation du défunt cheikh Bakir, imam de la mosquée de Ben Omar. Et de la déferlante vague de sympathie que notre hôte a suscitée parmi les simples citoyens. Fidèle pratiquant et accessoirement prêcheur bien plus que chanteur, ses sorties étaient suivies par une nuée de fidèles, pas forcément des fans. Hocine T., un de ceux qui l'avaient approché lors de sa visite, se rappelle que « Yusuf a accompli avec nous la prière du vendredi. Il nous a salués amicalement, a serré des mains, s'est montré d'une humilité et d'une grande simplicité qui tranchent avec son statut d'icône internationale. J'en étais impressionné ».
Des yeux de chat
A vrai dire, dans la ferveur ambiante de l'époque, les gens étaient moins impressionnés par la pop star que par le nouvel homme qu'il était devenu, explique notre interlocuteur. Aux curieux qui voulaient en savoir plus sur son itinéraire atypique, il avait assuré qu'il ne rechantera plus et que de toute façon « il se sentait bien dans sa peau comme ça ». Ferveur et mysticisme guidaient alors son parcours. Quinze ans plus tard, le chanteur surprend son monde et revient à ses premières amours avec un brin de nostalgie, mais beaucoup de passion. Les convictions religieuses, avoue-t-il, sont toujours intactes, n'en déplaise aux irréductibles qui y voient un signe de déviance. « J'ai compris, que l'on peut être musulman et artiste. Et que je peux m'exprimer par la musique bien plus facilement que par le prêche. Appelez cela une renaissance, pas un retour », avertit-il avec sa voix fine et mélancolique. Il y a quinze jours, Yusuf Islam sortait son premier album depuis sa conversion à l'Islam et son retrait du circuit au showbiz. « C'est un album aussi émouvant et intemporel que les classiques qui ont inspiré toute une génération », commente sa maison de disque qui n'émet aucun doute sur ce retour gagnant et « An other cup » devrait, selon les estimations, connaître tout le succès attendu. « Je me sens bien à faire à nouveau de la musique et chanter ce monde fragile », explique le chanteur de 58 ans qui est convaincu que l'objectif visé est noble et sans aucune ambiguïté. Et d'ajouter : « C'est important pour moi de pouvoir aider à construire des ponts par-delà les différences culturelles que d'autres sont parfois effrayés de franchir. » Beaucoup de gens se sont interrogés sur ce retour surprise d'un chanteur qui semblait plongé dans ses contemplations, et n'avait manifesté jusqu'alors la moindre velléité de renouer avec la scène. Qu'est-ce qui a donc pu pousser Yusuf à casser les barrières psychologiques et renouer avec la guitare, symbole de grand péché rock and roll ? « Cela s'est fait par l'intermédiaire de mon fils de 21 ans, Muhammad Islam qui, sous le nom de Yoryos, a sorti ces jours-ci son premier album. Je n'avais pas touché une guitare depuis des années. Puis, mon épouse a acheté une Gibson à notre fils. Un matin, je l'ai saisie et j'ai réalisé que me souvenais des accords. J'ai commencé à chanter et c'était comme si j'ouvrais un vanne. Je fus envahi de mots et de mélodies… », raconte Yusuf.
Après une vie dépravée, il se range
Une sorte de fascination que le chanteur avait déjà contractée par le passé lorsque sa vie a basculé, en raison d'un événement qui l'a profondément marqué. Dans les années 1970, Cat Stevens était une star qui fréquentait les Beatles, qui a tourné avec l'inimitable Jimi Hendrix et fait la bringue avec les Stones. Il gagnait tellement d'argent qu'il ne savait pas quoi en faire. Plutôt si. Il reverse une bonne partie aux œuvres caritatives et à l'Unesco. Ces jours heureux sont brusquement stoppés en 1974. Alors qu'il se baignait à Malibu, il est soudain emporté au large. « En pleine panique, raconta-t-il plus tard, je me suis adressé à Dieu : ‘'Si tu me sauves, je consacrerais ma vie à tes œuvres''. » Une vague me saisit soudain et me ramena sur le rivage. Cat Stevens entretient alors une quête spirituelle, étudie le christianisme, le judaïsme, le taoïsme, l'astrologie, le bouddhisme, le yoga et trouve dans le Coran les réponses à ses questions. Le 23 décembre 1977, il se convertit, devenant Yusuf Islam, et met un terme à sa carrière artistique. Son enfance a été des plus normales. Fils d'un père grec chypriote et d'une mère suédoise, il fait ses études dans une école catholique. Son père Stavros et sa mère Ingrid tiennent un restaurant. Ses parents l'initient à la musique. A 16 ans, il joue le soir dans les bars où il se fait une petite réputation et à 17 ans, il entre dans une école d'art. A 18 ans, il se fera connaître sous le pseudo Cat Stevens que sa petite amie lui a donné en raison de ses yeux de chat. Il sort son premier album en 1967 qui connaîtra un immense succès. « Je suis né chrétien. On m'a enseigné l'existence de Dieu, mais il n'y avait aucun lien direct avec le Créateur. Nous devons communiquer avec Lui à travers Jésus. Je l'acceptais plus ou moins, mais j'émettais quelques réserves. Petit à petit, cette éducation religieuse m'aliénait. J'ai commencé alors à faire des chansons. Je suis devenu très célèbre en étant adolescent. Mon nom et mes photos envahissaient les médias. Ils ont fait de moi un être supérieur à la vie. Aussi j'ai voulu vivre en étant plus fort que celle-ci et la seule manière d'y arriver était de me saouler avec les boissons alcoolisées et les drogues. J'avoue que la maladie a complètement changé le cours de ma vie. » En effet, il est tombé gravement malade en contractant la tuberculose. « C'est alors que j'ai commencé à réfléchir. Que m'arrivait-il ? Est-ce que j'étais juste un corps et mon but dans la vie était-il simplement de satisfaire ce corps ? Je réalisais à ce moment-là que cette calamité était pour moi une bénédiction d'Allah, une chance pour moi d'ouvrir les yeux… Pourquoi suis-je ici, pourquoi suis-je sur ce lit et je commençais à chercher les réponses à ces questions… » Il a commencé à méditer. Il s'initia au bouddhisme, religion noble, mais Cat n'était pas prêt à vivre en ermite, car il était trop attaché à ce monde encore moins enclin à devenir moine et s'isoler du reste de la société. Il a essayé le zen et le Ching, la numérologie, les cartes et l'astrologie. Il a tenté de regarder à nouveau dans la Bible et il n'y a trouvé aucune réponse à ses tourments. A cette époque, le chanteur ne connaissait rien sur l'Islam. Son frère qui avait visité la mosquée de Jérusalem et qui fût grandement impressionné lui apporta une traduction du Coran.
« L'Islam a répondu à mes questions »
« Mon frère ne devint pas musulman, mais il ressentait quelque chose dans cette religion et pensa que moi aussi j'aurais le même sentiment. Je commençais à découvrir ma foi. Je sentais que je devenais musulman quand je lisais le Coran. J'insiste sur le fait que je n'avais eu le moindre contact avec aucun musulman avant d'embrasser cette religion. Si j'avais connu les musulmans avant de connaître l'Islam, je ne me serais jamais converti. » Il faut dire que depuis sa retraite artistique, et surtout sa nouvelle vie, Yusuf a connu quelques déboires. Il a été pris à partie par la presse britannique qui l'avait accusé d'avoir soutenu la fetwa décrétée par Khomeïni, décidant de la condamnation à mort de Salman Roshdi, auteur des Versets sataniques. Yusuf a vu l'avion dans lequel il était et qui reliait Londres à Washington, détourné sur ordre des autorités américaines. La raison invoquée est que le chanteur se trouve sur la liste des personnes interdites de séjour aux Etats-Unis. Il est même soupçonné d'avoir soutenu financièrement des groupes liés au terrorisme. A l'époque, l'ex-ministre des Affaires étrangères Jack Strow avait porté plainte auprès de son homologue américain Colin Powel, aux Nations unies. Selon Yusuf Islam, ce n'était là qu'une confusion grossière homonymique. Devenu une personnalité de la communauté musulmane internationale, Yusuf fonde et finance diverses écoles coraniques. Il prêche dans les mosquées, se pose en porte-parole de la paix. Au lendemain du 11 septembre, il déclare qu'aucun musulman ne peut accepter de tels actes et interprète Peace Train, sans guitare, car dans son interprétation du Coran, la pratique d'un instrument est interdite. « La religion musulmane prône la paix et interdit le suicide, avait-il alors alors rappelé. Le Coran a été détourné par une minorité de fanatiques, avides de violences. » Aujourd'hui, sans renier ses principes, Yusuf a son idée sur ce monde tourmenté. Il n'a cessé tout au long de ces dernières années de dénoncer « le terrorisme qui dessert l'Islam, le présentant comme une religion d'intolérance et de violence. Alors que c'est tout à fait le contraire ». Ce combat, Yusuf va le poursuivre coûte que coûte, même en chantant.
Parcours
Né le 21 juillet 1948 à Londres, Stephen Demitri Georgiou, Cat Stevens, est élevé par un père grec et une mère suédoise, tout deux restaurateurs. Très jeune, il se consacre à la musique, d'abord le piano sous l'influence de ses parents, puis la guitare, et compose ses propres chansons, délaissant l'enseignement qu'il suit en école catholique pour s'engager dans des études musicales. A 16 ans, il joue le soir dans les bars où il se fera connaître. Il sort alors son premier album en 1967 Matthew and son, qui sera suivi d'une dizaine d'autres, et prend le pseudo de Cat Stevens. Il interprète ses chansons, des ballades folk, simplement accompagné d'une guitare ou d'un piano ; l'année 1970 est le point culminant de sa carrière, il enchaîne les succès. Sa renommée est mondiale. Il vend 40 millions de disques jusqu'en 1977. Cette année-là, Cat Stevens annonce qu'il met un terme à sa vie d'artiste pour se consacrer à la pratique de la religion musulmane à laquelle il se convertit sous le nom de Yusuf Islam. Il vit à Londres avec sa femme et ses filles, participant à des opérations caritatives islamiques, chantant encore, mais seulement des chansons religieuses. Enfin presque. Il annonce en 2006 la sortie d'une nouveau disque, visant à favoriser la compréhension de l'Islam par le monde occidental.


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