Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, réitère son appel à la mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution (ex-article 88) «pour éviter à l'Algérie une aventure gravissime». Réagissant aux derniers développements survenus sur la scène politique nationale, il estime que «l'édifice du régime est largement fissuré, laissant apparaître, en plus de la vacance du pouvoir, les tentatives d'usurpation de fonction». « A l'évidence, seule maintenant la mise en œuvre rapide de l'article 102 de la Constitution, à défaut d'une démission en bonne et due forme du président de la république, pourra éviter à l'Algérie une aventure gravissime», affirme-t-il. Selon lui, les Algériens ont compris, depuis l'apparition, au cimetière El Alia, de Saïd Bouteflika, pris en charge par le protocole présidentiel et sa provocation publique contre le Premier ministre, «que les équilibres internes du régime étaient rompus». «La rocambolesque publication de pseudo-remontrances présidentielles à l'égard de M. Tebboune par le biais d'une télévision privée dans le but l'affaiblir et préparer sa destitution a fini par convaincre les esprits les plus sceptiques que le pouvoir s'était scindé au moins en deux», enchaîne-t-il. Selon lui, «les parrains du 4e mandat sont maintenant à découvert». «Le transfert des prérogatives du président de la République à son entourage, avec sa bénédiction, du fait de son invalidité croissante, s'est réalisé avec de larges complicités», écrit-il, en rappelant le refus de la Présidence de permettre à «des personnes neutres de rendre visite au Président pour s'enquérir de sa situation médicale». «La crise ouverte à El Alia ne se résorbera pas par le départ du Premier ministre (…) Pour démentir cette réalité, il aurait fallu que le président de la République reçoive officiellement une large délégation formée par des partis politiques et des représentants de la société civile à qui il aurait signifié, en pleine lucidité, sa volonté. Or, il en a été déjà incapable dans un passé récent, et sa situation médicale s'est à l'évidence largement dégradée depuis cet épisode», explique-t-il. Poursuivant, le leader de Jil Jadid estime que le Premier ministre qui «contrecarre la grave dérive maffieuse du clan présidentiel» est en droit de refuser de démissionner. «Le gouvernement Tebboune est donc en position de refuser toute décision pour le démettre, puisque n'émanant pas de la volonté publique du ‘‘Président officiel'' et pourra de ce fait dénoncer toute tentative en ce sens avec des arguments définitifs sur la vacance de la Présidence et, plus gravement encore, sur l'usage illégal de ses prérogatives constitutionnelles par de tierces personnes !» souligne-t-il, précisant que ceux qui ont imposé le 4e mandat sont «politiquement, moralement et pénalement responsables de la tragédie à venir éventuellement». «Le 4e mandat aura fini par détruire toute solution raisonnable et honorable pour remettre le pays sur une voie consensuelle», ajoute-t-il.