Les exposantes, les organisatrices et même celles qui sillonnaient les stands sont venues vêtues de cet habit traditionnel. Des images extrêmement belles. Le Prix de la meilleure robe kabyle est revenu à la couturière Samia Nebli de la commune des Ouadhias, qui s'est adjugée le trophée de la huitième édition du Festival d'Ihamziene, qui a eu lieu jeudi et vendredi derniers. C e village de la commune d'Illoula Oumalou, dans la daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, a vibré ainsi au rythme des activités de cette manifestation culturelle qui est devenue une tradition compte tenu de l'impact suscité aussi bien dans la région qu'au niveau des communes limitrophes. «Je suis très heureuse de décrocher la première place de ce festival. Cette distinction m'encourage davantage à faire plus d'efforts dans mon travail de couturière», nous dira la lauréate du festival d'Ihamziene. Durant deux journées, les participants ont livré aux regards des visiteurs les multiples facettes de cet habit traditionnel à travers les stands mis en place dans l'enceinte de l'école primaire du village. Cela est l'œuvre de l'association culturelle Tagmat, qui a concocté un riche programme d'activités, en collaboration avec l'APC d'Illoula Oumalou et l'APW de Tizi Ouzou. Hacène Merzoug, président du comité d'organisation, nous a expliqué qu'une trentaine de participants ont pris part à ce festival, d'où la variété et la richesse des robes en lice pour le trophée du concours. Chaque année, il y a de la nouveauté. Les couturières venues des différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou, et même de Béjaïa, innovent dans la confection de cet habit traditionnel qu'on doit fièrement garder pour préserver notre culture ancestrale. «La valeur de cet habit traditionnel, appelé localement ‘‘taksiwt'', doit rester éternelle. Je veux aussi dire qu'il y a une variété de robes, mais avec la particularité de chaque commune, comme celles de Bouzeguène et des Ouadhias. Mais le symbole est toujours le même. C'est-à-dire que son âme reste la même quelle que soit la région. La robe kabyle représente une variante importante du patrimoine culturel local. Je veux dire aussi que l'édition de 2017 est un vibrant hommage aux vieilles de notre village, qui ont su préserver nos traditions et nos coutumes», ajoute-t-il. Les robes exposées sont toutes magnifiques. Il y avait celles purement traditionnelles et d'autres un peu modernisées. Des couturières attribuent, chacune, un nom spécifique à son produit, comme la robe Iwadhiyen, Gargari, JSK et Akbou. Il existe aussi plein d'autres modèles portant des motifs de lettres en tifinagh et le symbole berbère. D'ailleurs, il était vraiment difficile aux membres du jury d'y sélectionner la meilleure, car elles sont toutes belles et splendides, comme l'a souligné Slimane Belharet, qui appelait les jeunes filles, l'une après l'autre, pour défiler avec les robes en lice dans le concours. Des images très fascinantes, dans la mesure où toutes les femmes ont porté des robes kabyles. C'est ce qui a donné plus de charme à la manifestation. Des femmes toutes belles, vêtues d'un habit traditionnel, étaient au rendez-vous. Les exposantes, les organisatrices et même celles qui sillonnaient les stands sont venues vêtues de robes kabyles. Un programme d'animation artistique était également de la partie lors de ce festival, notamment avec des présentations théâtrales, des chorales et un gala musical qui a couronné la manifestation. C'est ainsi le pari réussi des jeunes du village Ihamziene, qui ont réédité le même exploit que les éditions précédentes. La daïra de Bouzeguène, faut-il le rappeler, connaît, ce mois d'août, une animation estivale particulière, surtout avec les festivals et les fêtes organisées dans plusieurs villages.