La campagne de sensibilisation «Barrages et ports bleus édition 2017», comme d'ailleurs les précédentes, n'a pas atteint les résultats escomptés. Hormis la journée de lancement, où de gros moyens ont été mobilisés pour bichonner l'itinéraire des officiels, l'insalubrité et le désordre ont rapidement repris le dessus et le port a retrouvé sa saleté habituelle. Le môle d'Alger est redevenu un dépotoir où les ordures et les déchets divers s'entassent inexorablement. Au niveau de la halle à marée où s'effectue la vente en gros des produits halieutiques, la déliquescence a atteint son paroxysme. La charpente métallique, qui constitue l'ossature de cet espace commercial, présente des parties fortement rouillées d'où se détachent parfois des débris de rouille finissant sur le sol, si ce n'est dans des caisses de poissons. Les odeurs nauséabondes et insupportables se dégagent des lieux. Des flaques d'eau stagnante, des poissons pourris jonchant le sol et dégageant de fortes odeurs pestilentielles, des débris de tous genres recouvrant les alentours de cet espace commercial, tel est le spectacle écœurant d'une déliquescence qui illustre parfaitement un laisser-aller flagrant. L'exemple frappant de l'indifférence totale à l'égard des utilisateurs des lieux est sans conteste ces dalles en béton, d'une conduite souterraine, cassées ou enlevées laissant place à des tranchées béantes sans protection. La nuit, vu le mauvais éclairage, les marins, piétons et motorisés, ne sont pas à l'abri d'une chute dans ces fossés ouverts. L'état infect des lieux heurte aussi la sensibilité des visiteurs, curieux de connaître les différentes espèces de poissons et gêne considérablement les familles qui se rendent, le soir, sur le môle d'Alger à la recherche d'un peu de fraîcheur, notamment en cette période de chaleur. Par ailleurs, les marins pêcheurs ne comprennent toujours pas pourquoi la Pêcherie, ce lieu propre et spacieux où s'effectuaient le débarquement et la vente en gros de la sardine est actuellement fermée. Pourquoi cette infrastructure, qui offre plus ou moins quelques commodités n'est-elle pas mise à la disposition des mareyeurs, comme cela a toujours été le cas ?