Face à la cherté du prix du mouton, des éleveurs, beaucoup plus occasionnels que professionnels, n'ont pas hésité à proposer dans certains marchés des brebis pour le sacrifice de l'Aïd. En dépit d'un contrôle vétérinaire censé être présent sur les lieux, ce phénomène, qui n'est à vrai dire pas nouveau, demeure une pratique courante, selon certains. «La vente de ces brebis n'est pas interdite, mais leur abattage est une autre affaire, en tous cas, elles sont interdites d'abattage dans les abattoirs par arrêté officiel», rappelle un vétérinaire. Des brebis, comme des génisses, sont sacrifiées en toute occasion, telles les célébrations de mariage ou pour l'Aïd. Vendredi dernier, au marché à bestiaux de la ville d'El Milia, outre un cheptel composé de moutons à des prix variant de 25000 à plus de 50 000 DA, ces femelles ont été proposées à la vente à un tarif nettement plus bas. Et ça varie de 20 000 à 22 000 DA, selon la taille de la bête. Quant aux prix du mouton à sacrifier pour l'Aïd, il est loin d'être à la portée des petites bourses. «Un journalier qui touche 22 000 DA, comment s'en sortira- il pour s'offrir un mouton qui coûte pas moins de 30 000 DA», s'interroge-t-on à juste titre. Dans les points de vente réservés à cet effet, les prix sont instables. Ils n'obéissent qu'à la loi de l'offre et la demande et ne descendent pas au dessous de la barre des 25 000 DA pour des moutons pesant à peine quelques kilos. Pour le reste, il faut débourser tout un salaire, voire plus, pour pouvoir acheter le mouton qui satisfait. Dans l'arrêté de wilaya n° 1826 signé en date du 7 août du mois en cours, 26 points ont été retenus à travers le territoire de la wilaya de Jijel pour la vente des ovins, bovins et caprins en prévision de l'Aïd Al Adha. Cet arrêté stipule que tous ces points sont sous contrôle vétérinaire et que chaque maquignon est tenu de présenter un certificat sanitaire prouvant que son cheptel est indemne de toute maladie. Sur le terrain, ces mesures sont loin d'être appliquées, dans la mesure où à l'approche de l'Aïd, des points de vente sont improvisés çà et là loin de tout contrôle. Les services vétérinaires affirment, pour leur part, qu'ils ont fait de leur mieux en désignant des points de vente officiels, en collaboration avec les services concernés, pour les contrôler.