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Le règne des maquignons en col blanc disparaîtra-t-il un jour ?
Commerce d'ovins
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 11 - 2010

Comme à chaque veille de l'Aïd el-Adha, les néo-maquignons, ou plus précisément les maquignons en col blanc, se réveillent pour sévir dans les grandes villes. Ils ont même des carnets d'adresses d'éleveurs et surtout d'acheteurs. Ils vendent avant même d'avoir acheté la bête. Ils prennent contact avec les acheteurs potentiels et les avertissent de l'arrivage prochain d'une saroufa (une centaine de moutons), hé oui ! ils usent bien du langage des éleveurs. Pour eux et pour le commun des citadins, tous les agneaux et moutons sont de la race de Ouled Djellal. On ne parle jamais des autres races, d'abord par ignorance et, ensuite, et dans la majorité des cas, pour tromper les acheteurs. La seule chose à laquelle ils veillent scrupuleusement c'est l'état de santé de la bête, il faut qu'elle soit indemne de toute tare (corne manquante, oreille déchirée, œil crevé,sabot manquant...), les Algériens n'oublient pas la période de l'importation des moutons australiens sans queue et la polémique qui s'en est suivie.
Dernièrement, un journaliste a fait publier dans son journal l'annonce d'une maladie bizarre qui a touché le cheptel de Djelfa ; on a su après enquête que le journaliste en question a un parent qui commerce dans les béliers de garage à des prix très forts. Du coup, cela a fait plaisir au maquignon en col blanc des hauteurs d'Alger qui a en une matinée presque liquidé ses bêtes en majorant les prix. Ses principaux clients l'ont enrichi et ne ressentiront jamais la douleur de la dépense. En revanche, les Algériens, ceux qui font la chaîne à la poste ces derniers temps pour un hypothétique nouvel avoir, sont dans l'embarras même s'ils ont de l'argent dans leurs comptes CCP, la poste n'ayant pas de liquidités.
Le cheptel ovin en perpétuelle progression sauf en cas d'épizootie
Cette année, le cheptel ovin a connu une nette évolution et, officiellement, même s'il n'est toujours pas bien décompté, l'on parle toujours de 22,6 millions de têtes. Seul notre confrère Charmat avait «frôlé» la vérité en annonçant en 2006 le chiffre le plus proche de la réalité, soit plus de trente millions de têtes d'ovins. Quel que soit l'abattage, légal ou clandestin, la brebis algérienne met bas entre deux et quatre agneaux par an, donc le cheptel ne régresse jamais, il ne fait que progresser en nombre. C'est aussi le cheptel africain qui est le mieux soigné, les services vétérinaires des wilayas procèdent à la vaccination systématique de toutes les bêtes ovins caprins et bovins. Donc le cheptel ovin reste en perpétuelle progression sauf en cas d'épizootie. Pour revenir au sujet de l'heure, l'Algérien est le musulman qui applique à la lettre le rite islamique de l'Aïd El-Adha : le sacrifice du mouton. D'autres populations ne se sentent pas concernées par l'exigence de ce sacrifice répétitif. Comme on est plus musulmans que tous les musulmans, on se sacrifie pour sacrifier l'agneau.
Cette exigence rend l'Algérien vulnérable devant les maquignons conjoncturels. Ces derniers achètent à tours de bras auprès d'éleveurs de la steppe et proposent leur marchandise à leurs voisins à des prix dépassant tout entendement et défiant toutes les règles de la loi de l'offre et de la demande.
Le bélier le plus cher de 2010 au souk de Djelfa
Au souk de Djelfa un très grand et gros bélier de monte a été vendu, dernièrement, aux enchères à plus de dix millions de centimes. Le propriétaire n'a encaissé que 45 000 DA en croyant faire une affaire, parce qu'il n'espérait empocher que 35 000 DA. Mais sous ses yeux, le bélier a changé de main à quatre reprises pour atteindre les dix millions de centimes. Depuis, il passe son temps à raconter ce qui lui est arrivé et surtout la manière avec laquelle le bélier avait changé de main. C'est pour dire ce à quoi sont capables certaines personnes pour acquérir le plus beau spécimen. Pour rappel, les béliers et agneaux du sacrifice acquis par les Algérois ont fait le voyage vers leur destination finale par groupes de cinq à dix selon le moyen de transport sauf le bélier en question qui a eu droit à un véhicule tout seul, accompagné sur le plateau arrière par son nouveau propriétaire. La différence entre ces deux êtres , c'est la carte nationale d'identité de l'humain. Le prix du transport est de 10 000 DA, donc le beau spécimen est revenu à onze millions de centimes. Il ne restera pas chez le dernier acquéreur plus de deux jours, car, parait-il, celui-ci l'a cédé pour treize millions de centimes. Mais pour 13 000 DA, vous pouvez acquérir un bon rebai (agneau) d'une année bien bâti et succulent sur le plan gustatif.
Qui gagne et qui perd ?
Nous nous sommes imposés des règles de possession ou d'acquisition des bêtes à sacrifier qui n'obéissent à aucune logique respectable. Les éleveurs ne gagnent que des clopinettes et les citoyens perdent tout ce qu'ils ont engrangé comme économies ou bien ils hypothèquent six à sept mois de leurs économies futures. Les grands gagnants sont ceux qui profitent de la situation qui deviennent plus musulmans que les musulmans durant le Ramadhan et la veille de l'Aïd el-Adha.
Les contrôles de la gendarmerie contribuent
à réguler les marchés
Si les marchés à bestiaux des wilayas de M'sila, Djelfa et Tiaret sont pleins à craquer ces derniers jours, c'est grâce aux points de contrôle sur les routes de la gendarmerie. L'Etat est présent pour vérifier que la carte d'éleveur existe et que les certificats de vaccination le sont aussi lors des contrôles ; c'est ce qui a découragé les maquignons en col blanc de s'aventurer, les transporteurs se désolidarisant d'eux. C'est la raison pour laquelle que les souks à bestiaux sont pleins à craquer et que le prix a reculé de plus de 3 000 DA et parfois plus. L'offre est désormais plus importante que la demande.
Lotfi, Haider, Younes et Chawki ont été agréablement surpris au souk à bestiaux de Messaâd. Ils témoignent que le bélier de 40 à 45 000 à Alger ne vaut guère plus de 25 à 28 000 DA dans ce souk et celui de 25 à 30 000 DA ne dépasse jamais les 15 000 DA dans la wilaya de Djelfa. Les barrages de la gendarmerie font le discernement entre l'acquéreur pour le sacrifice et celui qui revend, ajoutera l'un des témoins.
Une nouvelle formule : acheter soi- même le mouton de Djelfa
Une prise de conscience est en train de se développer chez les citadins (Algérois, Blidéens... et autres métidjis) qui consiste à joindre l'utile à l'agréable en faisant le voyage pour découvrir la région de Djelfa et acquérir le mouton du sacrifice rituel : soit l'achat à la source.
L'an dernier, cette opération a eu lieu et les Algérois qui se sont déplacés ont fait des bénéfices allant jusqu'à 15 000 DA. Les éleveurs qui ont eu vent de cela stationnent désormais au voisinage de la route nationale une et proposent à la vente leurs moutons à des prix qui font le bonheur des enfants. D'ailleurs, c'est beaucoup pour ces derniers que la bête sera sacrifiée à moindre coût et sans arnaque.


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