Cette autre affaire de détournement n'a aucun lien avec le dossier du « wali d'El Tarf et consorts ». Une banale histoire d'argent subtilisé, comme il y en a tant de nos jours. Avant de décéder en janvier 2003, un entrepreneur en contrat avec l'APC de Bougous, pour la réalisation d'un projet de protection contre les inondations, encaisse deux situations, deux factures, sur les quatre qu'il a présentées pour paiement auprès du receveur de Aïn El Assel, qui se trouve être son propre frère et à qui il a donné une procuration pour gérer ses affaires d'argent. Ce dernier, pour de mystérieuses raisons, verse les sommes restantes à un entrepreneur de ses amis et à un autre en relation avec son neveu, le fils du défunt. L'affaire arrive aux oreilles du procureur général d'El Tarf qui a ouvert une enquête. C'est le juge d'instruction près le tribunal d'El Kala qui a placé les prévenus sous contrôle judiciaire. Nous avons appris par la même occasion que l'affaire dite « APC d'El Tarf » et qui concerne le détournement de deniers publics et la dilapidation du foncier dans cette commune a été déprogrammée de l'instruction à El Kala pour des raisons qui n'ont pas été évoquées. Choisissez des candidats représentatifs, crédibles et surtout qui ne ternissent pas l'image du parti », est-il écrit dans la circulaire de Belkhadem qu'El Hadi Khaldi a tenu à relire devant les grands électeurs du FLN, jeudi dernier, en avant-première du vote pour désigner les trois élus d'El Tarf parmi lesquels la centrale choisira son candidat pour les sénatoriales du 28 décembre. Finalement, le P/APW se classera deuxième avec 25 voix derrière Aroussi Saïd, entrepreneur de son état, qui en a obtenu 31 sur les 109 qui se sont exprimées. Les 53 restantes sont allées à huit autres candidats en lice. La logique voudrait que le premier reste, disent les partisans d'Aroussi qui par la même occasion ont découvert les vertus de la démocratie, et le fait que le P/APW, Lakhdar Ghouafria, soit chirurgien ne doit pas être une raison pour l'avantager. Son bilan à l'assemblée est désastreux, disent-ils sans trop élever la voix, car il avait toutes les prérogatives pour éviter la dérive corruptrice à El Tarf. Au contraire, il a entraîné l'APW dans un soutien patent, et sans faille l'ex-wali limogé par Bouteflika le 28 octobre dernier et nul n'ignore à El Tarf les raisons pour lesquelles il l'a fait. Contrairement à ceux d'Aroussi, qui n'ont pas caché leur satisfaction, les partisans du P/APW se sont naturellement fait plus discrets à l'issue du vote. La prudence politicienne commande toujours de ne pas s'afficher trop tôt. Au RND, c'est Bensalem Belkacem, dit Kassa, qui remplace Alayat Methani à la tête du bureau local de la formation d'Ahmed Ouyahia. Kassa, personnage exubérant, s'est particulièrement illustré à l'APW en lançant à l'ex-wali : « Vous êtes le seul homme de cette wilaya. » Dans le camp, islamistes, conclaves feutrés et déplacements discrets tranchent avec l'ostentatoire habituel. C'est la ruse de la guerre.