Tout porte à croire que le marché pétrolier tend de plus en plus vers un rééquilibrage qui engendrera, probablement, un retour vers des prix au-dessus des 50 dollars le baril d'ici mars 2018, date à laquelle l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) reverra son accord de limitation de la production. Dans un rapport publié hier, l'Opep affirme, en effet, que la production de pétrole brut de l'Organisation a reculé au mois d'août, évoquant par-là même «un rééquilibrage en cours du marché». Le production des 14 membres du cartel a atteint 32,755 millions de barils par jour (mbj) en août après 32,834 en juillet, selon des sources secondaires (non directes) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, citées dans son rapport mensuel sur le marché. Le Nigeria, qui est exempté de l'accord de limitation en vigueur, a vu sa production augmenter. Elle a toutefois reculé en Libye, pourtant également exemptée de ces limitations, tout comme au Venezuela, alors que les deux pays sont touchés par de graves troubles politiques. La production a aussi décliné en Irak, notamment. L'OPEP et d'autres pays partenaires (dont la Russie) ont décidé fin 2016, faut-il rappeler, de réduire leurs extractions jusqu'en mars 2018 pour limiter l'offre sur le marché mondial et tenter de redresser les prix du baril. «Il est évident que le rééquilibrage du marché est en cours, soutenu par une forte adhésion de l'OPEP et de ses partenaires aux objectifs de production qu'ils se sont eux-mêmes imposés dans l'accord de coopération», a commenté le secrétaire général de l'OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, dans un discours à Oxford, lundi dernier. L'estimation de la demande mondiale a pour sa part été revue à la hausse, devant atteindre 96,77 millions de barils par jour (mbj) sur l'ensemble de 2017, en hausse de 1,42 mbj par rapport à l'année dernière. En 2018, une nouvelle croissance de 1,35 mbj à 98,12 mbj est encore attendue. Ces prévisions ont été revues à la hausse, car l'OPEP estime que les pays développés de l'OCDE vont consommer plus de pétrole que ce qui avait été prévu initialement. «La demande de pétrole a été assez robuste au deuxième trimestre de 2017, particulièrement dans les Amériques et en Europe», note le cartel. L'OPEP fait également un point sur les conséquences de l'ouragan Harvey, notant que «le secteur américain de l'énergie semble rebondir rapidement». «L'émergence de l'ouragan Irma et d'autres tempêtes laisse toutefois envisager la possibilité que la saison des ouragans 2017 soit particulièrement destructive, avec des implications potentielles pour le marché du pétrole», ajoute l'organisation. Sur les marchés, les prix du pétrole reculaient légèrement, hier, en cours d'échanges européens, les analystes jugeant cependant que les efforts de l'OPEP permettent au marché de l'or noir de limiter ses pertes. Vers 10h30 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 53,73 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'octobre cédait 23 cents à 47,84 dollars.