Bouchakour Ahmed, tenant de Bar du port, un débit de boissons situé à l'avenue Hamid Kebladji (Raïs Hamidou), n'explique pas la décision de fermeture provisoire dont il a fait l'objet. Par cette décision prise par le P/APC de Raïs Hamidou qu'il qualifie d'« inique et prêtant à confusion », M. Bouchakour a vu son commerce, qu'il exploite depuis 1989, fermé et ses trois employés jetés à la rue. Les raisons invoquées dans le prononcé de la décision des autorités locales sont l'exploitation sans autorisation d'un débit de boissons de catégorie II (boissons alcoolisées), l'exaspération des habitants qui dénoncent la présence de ce débit au bas d'un immeuble du quartier, leur créant ainsi des désagréments et l'existence non loin de là — en contradiction avec l'arrêté n°403 du 18 août 1976 relative aux zones protégées — de deux établissements scolaires du premier palier. Piqué au vif, le tenancier ne manquera pas de battre en brèches les assertions des autorités locales tout en assurant que des autorisations en bonne et due forme lui sont délivrées. Aucun établissement scolaire n'est attenant à son commerce comme l'atteste le plan de masse. Aussi, assure-t-il, il n'y a que des propriétés privées dans le périmètre de son établissement qui donne sur le boulevard Touafdit. Bouchakour assure ainsi être victime d'une conspiration à laquelle ont pris part des individus à la « conviction politique obscurantiste avérée », qui ne sont pas de l'agglomération mais d'autres localités. « Il y en a même qui sont venus de l'extrême est de la capitale, d'El Harrach plus exactement », atteste M. Bouchakour. Soupçonnant une main « étrangère » à la localité dans ce travail de « sabordage de son gagne-pain », M. Bouchakour dira aussi que des élus auraient fait des menées secrètes en s'associant à des « extrémistes ». L'actuel maire de la commune pourtant d'obédience FLN a « obtempéré pour des raisons électoralistes ». Un deal semble être trouvé entre les deux parties. Pour M. Bouchakour, ceux-ci auraient exigé du maire de « nettoyer » la localité contre leur soutien dans la campagne qui s'approche à grands pas. De plus, « agissant en relation avec certains élus de notre APC, mus par des raisons électoralistes, des intégristes font la pression sur nos voisins par le biais d'une curieuse enquête dite commodo et incommodo pour fabriquer la justification », écrit-il dans une lettre adressée au wali d'Alger. Exploitant ce débit de boissons depuis 1989, Bouchakour assure n'avoir jamais eu maille à partir avec ses voisins, lesquels, à l'entendre, ne s'en sont jamais pris à lui. Au contraire, parmi eux, il assure compter plusieurs amis. D'ailleurs, témoigne-t-il, les voisins n'ont pas signé la pétition que leur ont soumis les « affidés » de cette mouvance politique. Dans une lettre adressée au wali d'Alger, M. Bouchakour fera remarquer qu'il n'a pas le moindre problème avec la réglementation qu'il respecte « sans sourciller ». Preuve en est, affirme-t-il, le fait qu'il embauche trois pères de famille affiliés à la Sécurité sociale. Contacté, le P/APC de Raïs Hamidou fait entendre un autre son de cloche. Pour M. Zioua, la décision de fermeture provisoire obéit à la nouvelle réglementation. Il reconnaît aussi que cinq autres établissements ont fait récemment l'objet de fermeture.