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Objectif : décoloniser la culture
La mouvance Aouchem entame sa rupture culturelle
Publié dans El Watan le 14 - 09 - 2017

Leur manifeste résonne encore comme un cri du cœur : «Aouchem est né il y a des millénaires, sur les parois d'une grotte du Tassili.
Il a poursuivi son existence jusqu'à nos jours, tantôt secrètement, tantôt ouvertement, en fonction des fluctuations de l'histoire. (...) Nous entendons montrer que, toujours magique, le signe est plus fort que les bombes.» S'élevant contre une esthétique d'importation et une tentative de régénérer l'art orientaliste, une dizaine de peintres et de poètes algériens – menés par les pères fondateurs de la peinture moderne - Khadda, Mesli, Baya, Martinez- ont tracé les lignes directrices d'un mouvement qui ambitionnait une profonde rupture culturelle,
représentant «l'Algérie dans sa réalité» et participant ainsi à la «renaissance d'une nation». Le signe, présent dans l'iconographie traditionnelle, sera leur signature et leur étendard. «En dépit des violences, certaines traditions plastiques ont réussi à se maintenir dans les gestes qui modèlent et peignent l'argile, tissent la laine, décorent les murs, gravent le bois ou le métal : c'est sur ces survivances qu'Aouchem veut s'appuyer», explique l'historienne de l'art Anissa Bouayed dans une thèse consacrée à la mouvance. Elle poursuit : «C'est sans doute cette auto-proclamation qui vaut au groupe les foudres de Khadda et d'être fustigé avec véhémence par Issiakhem lors des vernissages.
Pourtant, Aouchem eut le mérite de questionner le passé berbère et maghrébin, de marier culture savante et culture populaire, de les convoquer dans le temps présent.» Les représentants d'Aouchem tentent ainsi de sortir du carcan bourgeois, fustigé par Khadda lui-même dès 1964 : «On nous dit que le public est seul juge et à partir de ce postulat, l'œuvre d'art est jugée selon son degré de compréhension par ce public. Cette idée est séduisante, paraît révolutionnaire ; elle est en effet démagogique et ne fera que retarder l'évolution de ce peuple.» Dans la foulée, le poète Jean Sénac fonde la galerie 1954, donnant ainsi une plus grande visibilité aux peintres du «signe». Le lieu doit être, selon ses mots, «une galerie de recherche et d'essai» pour des artistes «enracinés et ouverts sur le monde moderne», exprimant chacun à sa manière «une part de la réalité algérienne d'aujourd'hui».
Le mouvement ne manquera pas d'attirer les foudres de l'expressionniste M'hamed Issiakhem et d'autres artistes. «Aussitôt leur (Aouchem), relate Anissa Bouayed, démarche rencontra une incompréhension, voire une hostilité ouverte. Khadda les critiqua alors que leurs positions étaient somme toute proches, pendant qu'Issiakhem fustigeait violemment leurs expositions. Pourtant, leur Manifeste a grande allure et synthétise tous les espoirs de nouer le particulier à l'universel.» «Il semble aujourd'hui que ces incompréhensions et hostilités relevaient plus de questions politiques liées notamment aux lutte intestines de l'UNAP ainsi que de rivalités personnelles comme on peut en voir dans les milieux d'artistes du monde entier», relativise le journaliste et écrivain Ameziane Ferhani. Bien qu'essoufflé, le mouvement qui marque les prémices de l'art moderne algérien. Il est enseigné à l'Ecole des beaux-arts, et continue d'inspirer la nouvelle génération d'artistes de Karim Sergoua à Zoubir Hellal jusque dans les détournements pop'art sur les réseaux sociaux.


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